On a essayé de l’ignorer, mais c’était impossible. Un tsunami n’est pas géant pour rien. Il veut qu’on le voit, qu’on lui accorde de l’attention.
Nous autres, humains, nous ne pouvons faire autrement que de répondre à ses attentes.
Il met du temps à arriver. Pendant l’attente, on se dit qu’on a peut-être une chance de s’en sortir. Une chance de fuir. Pourtant, on ne fait rien. On croise les doigts en se disant que la tempête va passer avant de nous atteindre. Mais lorsque la grande vague touche la terre ferme, la réalité nous rattrape. On se rend compte qu’on ne pouvait pas l’ignorer. Qu’on n’avait pas le choix de l’affronter. Même si ça nous effraie et qu’on voudrait que tout cela ne soit qu’un pauvre cauchemar de rien du tout, il n’y a pas d’autre solution.
Le tsunami nous submerge. On a à peine le temps de crier qu’on est déjà empoisonné dans un courant marin d’une force surnaturelle. Il engloutit la ville dans son ventre affamé, menace la faune et détruit la flore. L’océan a faim. Il a soif de pouvoir. De pauvres innocents en subissent les conséquences.
Alors que les courants marins nous entraînent on ne sait où, on se fait secouer de tous les côtés. Nos crânes se fracassent sur des morceaux de structures détruites par la vague, contre des arbres déracinés de force. C’est dur. On ne peut garder les yeux ouverts. On peine à retenir notre respiration. On se dit que c’est la fin. Mais c’est lorsque ces pensées prennent le dessus sur notre esprit que la tempête se calme. On n’en bouge plus. C’est le moment. On remonte à la surface. La tête hors de l’eau, on parvient à respirer.
C’est fini. L’océan a calmé sa rage et nous a laissés tranquilles. On a envie de pleurer. Même si certains y sont restés, on est passé au travers du dangereux tsunami.
Comme quoi même lorsque ça semble perdu d’avance, on peut tous surmonter les difficultés de la vie.
Clémence