Depuis le tout début de mon parcours scolaire, je n’ai jamais été dans l’obligation d’écrire de mes petites mains une lettre en guise de pardon envers une de mes collègues de classe… J’ai la prétention de croire que j’étais respectueuse (connaissant ma mère, j’avais et j’ai toujours intérêt à l’être !) Dans les faits, n’est-ce pas dû au fait que les intervenants ne m’ont simplement jamais pris la main dans le sac ? Est-ce également ton cas où tu as été une des cibles de ces surveillants ? Peu importe la réponse, je suis convaincue que tu as fait des efforts pour améliorer cette facette... Ou on te l’a exigé, c’est plausible ! Quel dommage, tu ne trouves pas ? La pierre angulaire d’une lettre d’excuse est sa provenance: le cœur. Pas la peur de ne pas avoir obéi à l’autorité ! Tu m’en vois donc désolée d’avoir fait preuve, encore une fois, de procrastination (visiblement, c’est une de mes facettes que j’ai à travailler...) Heureusement, aujourd’hui, tu auras droit à la sincérité d’un cœur gros et non d’une élève soumise à une conséquence.
Aussi déplorable qu’il soit, je t’ai excessivement négligée, manipulée et jugée bien plus sévèrement que la société en aurait été capable. Sans faire preuve de bienveillance envers ta personne, je t’ai ignorée ou je t’ai dit que tu n’avais pas besoin d’aide, que tu étais une grande fille. Dès l’aube, je t’interdisais d’être trop émotive ou de parler de ce que tu ressentais... Au détriment du fait que ça aurait aidé, j’ai préféré te laisser croire que tu n’étais aucunement fragile. Je me sens coupable maintenant. Quand j’avais à cogner, c’était sur ta tête à toi que je le faisais. Maintenant, je le reconnais, notre existence dans son entièreté est fragile ! J’ai trop douté de ta valeur, je te demandais toujours plus sans en avoir assez. On oublie souvent que la personne la plus cruelle, c’est soi-même. Pourtant, je me dois d’être l’individu qui t’aimera le plus, parce que je suis non seulement la première, mais également la dernière avec qui tu partageras ta vie. À la lumière de ces atrocités, je tiens à m’excuser Laurie-Anne. Mets donc ton nom à toi, je suis certaine que tu dois également te pardonner.) J’avoue, ce n’est pas facile… Orgueilleuse sur les côtés, fais ton possible pour dire ces trois mots: Je m’excuse. Apprends à te pardonner à défaut de te blâmer. Tu mérites de vivre fière de toi… J’ai la prétention de croire que neuf mois à mijoter dans du liquide amniotique c’est suffisant pour avoir de bonnes bases afin de devenir, au cours du long (ou du court devrais-je dire) parcours de la vie, le plus bel être possible. Je ne peux pas te jurer que je ne te ferai plus jamais de mal, c’est impossible. Toutefois, je te fais la promesse de faire attention à toi, d’apprendre de mes erreurs et d’être à l’aise de t’aimer (pas trop okay ? Juste assez ;) !) Je te devais bien ça, cette lettre d’excuse.
Laurie-Anne Vidori