Ça se passe avant chaque rentrée, ça arrive avant chaque examen et parfois même avant un cours. J'appréhende, je me remets en question et je doute de moi. Je stresse et j'ai cette angoisse qui devient toujours de plus en plus présente. Mille et une questions me viennent en tête: Ai-je assez étudié ? Est-ce que j’aurais dû aller en récupération ? Hier, au lieu d'appeler mes amis, est-ce que j’aurais dû réviser? École, examen, réussite et échec, ces mots tournent en boucle dans ma tête. Le problème, je l’ai cherché, je l’ai étudié et je l'ai questionné. Après tout ce temps, je ne sais toujours pas où est le problème. Est-ce que c'est juste moi ? Suis-je normale? À la fin de chaque examen, j’affiche un air confiant et je remets ma copie avec un grand sourire à mon enseignant. À l'intérieur de moi, un feu brûle de plus en plus fort, j'ai envie de tordre mon ventre qui brûle, ma main tremble et ma seule envie: partir chez moi.
C'est tellement discret ce je-ne-sais-quoi. C'est invisible et imperceptible. Pourtant, c'est dévastateur ! Le soir, je ne peux m'empêcher de regarder mes résultats : 67%, 60%, 52%... Je défile ces résultats en n'oubliant aucune matière. Comme un film de suspense dont je connais déjà la fin. Le matin, je rentre en classe comme si, la veille, les larmes n'avaient pas coulé, comme si cette nuit, j'avais réussi à fermer l'œil sans me réveiller. Ce je-ne-sais-quoi ne se voit pas, mais c'est pourtant ce qui m'angoisse. Comment, comment puis-je trouver le problème si je suis la seule à le voir ? Heureusement, par moments, il me quitte. Comme si, l'espace d'un rire, je l’oubliais. Ne t'en fais pas, je sais que mon je-ne-sais-quoi reviendra toujours. Il est également présent dans ma tête lorsque je reçois un résultat comme 64%. Je me dis alors : “Ark, dégueux, j'aurais tellement pu faire mieux… C'est vraiment pas la note que je voulais ! Je vais sûrement échouer cette matière. Et les cégeps ? Assurément, je ne serai JAMAIS acceptée dans un cégep avec ces résultats…”
Eh oui, ce je-ne-sais-quoi fait partie de ma vie et aux yeux de certains, je suis juste égocentrique et je devrais me satisfaire d’avoir passé. Dans un sens, ils ont sûrement raison. Par contre, il m'arrive d'échouer, et même si j’obtiens la note de passage, pour moi, c'est un échec. Ce n'est JAMAIS assez ! Je sais au fond de moi que c'est plus que juste de l’égocentrisme. Finalement, ce je-ne-sais-quoi serait de l'anxiété. Ce mot qui résonne en moi si férocement et agressivement serait le problème. Mon problème apparemment…
Léa