Je ne me croyais pas prête à écrire ce texte. J’ai énormément hésité. La vérité, c’est que je me refusais de l’écrire parce que je ne croyais pas avoir le droit d’en parler. Je ne croyais pas avoir le droit de parler de quelque chose que je n’ai jamais vécu. Mais je ne peux plus repousser ce moment. À l’instant même, je ressens une envie profonde de le crier sur tous les toits. Amour, où te caches-tu?
Ça fait maintenant seize ans et jamais tu n’as croisé ma route. Voilà, c’est dit. Bien évidemment, j’ai connu l’amour de ma famille et de mes amies, mais moi, je parle de cet amour qui vous donne des papillons dans le ventre et vous fait perdre la tête. Du moins, à ce qu’il parait. Je n’en sais rien. Après tout, je ne l’ai jamais vécu. C’est difficile d’admettre que ce que tous les adolescents vivent ne m’a jamais ne serait-ce qu’effleuré le cœur. Les baisers volés avant de monter en cours, les regards complices, les appels jusqu’à pas d’heure avant de dormir, les « je t’aime » le matin ou bien les photos dans le miroir, tellement clichées, mais que je meurs d’envie de faire. Jamais je n’ai connu de tels instants et pourtant, je mettrais ma main au feu qu’ils sont des plus agréables. Toujours savoir que quelqu’un est avec toi, que quelqu’un sera là pour te faire rire, pour te regarder comme si tu étais la plus belle personne du monde, doit réellement être la plus belle des sensations. Et pourtant, j’ai peur. J’ai peur de ne jamais connaître ça. J’ai peur de ne jamais être à la hauteur et de ne pas être prête à connaître l’amour. Ironique, non?
Peut-être que j’utilise les livres, les films et la musique pour combler ce manque qui se fait de plus en plus présent. Peut-être suis-je supposée admirer l’amour de loin, à travers les pages d’un roman ou à travers les paroles d’une chanson. Du moins, je devrai m’en contenter pour l’instant. J’espère juste que le jour où l’amour frappera à ma porte, ce sera aussi merveilleux que ce que j’osais imaginer.
Danica