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École secondaire Augustin-Norbert-Morin

Projet de mémoire d’une étudiante de maîtrise en psychoéducation de l’UQO
Mes mauvaises pensées
Émotions

Mes mauvaises pensées

Il est approximativement trois heures du matin. Je suis épuisée, néanmoins je ne parviens pas à fermer l’œil. Ça fait déjà quelques heures que je traîne sur Netflix pour passer le temps en aspirant à m’endormir bientôt. Je fixe l’écran sans vraiment suivre l’histoire. Mon esprit s’est volatilisé dans un monde hétérogène. Un univers dont il m’est impossible de m’évader : mes pensées. Ma série devait pourtant servir à esquiver cela, mais il faut admettre que ça n’aura bénéficié en rien. 

Désormais, j’en suis là. Je me mets à réfléchir sur d’innombrables choses, un peu trop même. Parfois, je sens mes pensées me submerger et j’ai l’impression que ma tête va exploser. Ce qu’il se passe à l’intérieur s’apparente à une recette selon laquelle on a pris des ingrédients qui s’agencent mal ensemble et que l’on a mélangés dans un bol, pour en somme, obtenir un mauvais résultat. Le pire, c’est que l’intégralité me semble logique tandis que c’est totalement le contraire pour les autres. L’ensemble se compose de quatre étapes.

  1. Désigner une personne.

  2.  Sélectionner un infime changement remarqué avec cette personne, un mauvais souvenir vécu, une peur ou les trois en même temps.

  3. Additionner une quantité colossale de sensibilité.

  4. Mixer le tout.

Les films, dans ma tête, sont dorénavant créés. Sur le coup, je décide de prendre mon meilleur ami. Je songe au dernier souvenir que j’ai avec mon ancien meilleur pote. Après pratiquement trois ans d’amitié avec lui, il m’a laissé tomber le jour où j’ai été incapable de faire semblant que tout se portait bien. À ce jour, je n’ai plus reçu de nouvelles de lui. Mes films émergent à la conclusion, en quelques secondes seulement, que mon meilleur ami actuel fera la même chose un jour. Cela dit, place à la tristesse, la peur de même que la panique. Je finis par ne plus savoir comment me comporter avec lui pour qu’il reste dans ma vie. J’ai quelquefois tendance à confondre ces films avec la réalité et par conséquent, ne plus en distinguer la dissemblance. Autrement, je sais que c’est probablement seulement dans ma tête, mais j’ai constamment cette phrase qui me dit : « On sait jamais. »

Une autre forme de pensée m’abat. C’est cette petite voix dans ma tête qui me parle. Je sors simplement dehors et elle prend la parole : « Quelqu’un te regarde. Il doit te juger, trouver que t’es moche, que tu t’habilles mal, que tu marches de façon étrange, surtout quand t’as l’impression de sautiller parce que tes jambes tremblent, etc. » Même aller acheter ma barre de chocolat préférée au dépanneur du coin, ça me stresse énormément. J’anticipe donc la musique chaque fois que je dois passer la porte du vestibule, mais je préfère éviter le plus possible et rester chez moi. 

Puis, viens les instants où je suis avec des amis, en personne tout comme en message : « Personne n’a l’air intéressé quand tu parles. Sa réponse paraissait bête. On te répond même pas, tu fais que parler toute seule. On s’en fout de ce que tu dis. Arrête de parler maintenant. Pourquoi tu continues? Tu vois bien que tout le monde s’en fiche de toi, t’es que le bouche-trou de tout le monde. Personne t’aime. »

Peu importe le contexte, l’emplacement et le moment de la journée, toutes ces pensées me pourchassent sans cesse. J’aimerais détenir cette télécommande qui me permettrait de les mettre sur pause ne serait-ce que quelques minutes, mais c’est inconcevable. Je sais que je dois acquérir le contrôle sur mes pensées. Seulement, c’est plus ardu que ça en a l’air et j’aurai de loin penché vers l’idée de la manette, en revanche ce n’est pas comme si j’avais le choix. En attendant, je suis là, seule devant ma série, à espérer trouver le sommeil.

 

Amélie


 

Amélie Bellemare Huskin

Salut, moi c'est Amélie Bellemare Huskin, j'ai 16 ans et je suis en 5e secondaire. J'ai participé à La deMois'aile l'an passé et j'ai voulu le refaire, car ça m'avait permis de trouver la motivation d'écrire. Aussi, ça m'a permis de mieux comprendre et d'exprimer mes émotions et de pouvoir les partager librement. Participer de nouveau au projet me permettra de revivre une magnifique expérience pour cette dernière année de secondaire.

Amélie Bellemare Huskin - École secondaire Augustin-Norbert-Morin