Je n’en parle pas souvent aux autres plutôt j’évite le sujet parce que je ne veux pas que les gens me traitent différemment, ça fait maintenant 4 ans et tu me manques beaucoup!
Je déteste Halloween, c’est cette journée qui me rappelle que je ne pourrais jamais pouvoir te reparler et te donner un câlin.
Cette journée-là je reçois des messages sur mon téléphone qui me disent, reviens vite à la maison, elle ne va pas bien. J’arrive à la maison et tout bascule si vite, je n’ai pas le temps de te dire au revoir que le soir j’apprends que c’est fini. C’est difficile parce que je viens d’avoir douze ans. J’ai besoin de toi, tu es mon modèle, la personne qui croit en moi et la personne qui m’aimera toujours peu importe ce qui arrive.
On me dit souvent qu’il faut passer au travers, mais au fond un deuil ça ne se termine jamais, on va toujours avoir une peine qui s’estompe avec les années, mais qui ne disparaît jamais c’est comme un petit handicap qui te suit toute ta vie. C’est si fort que tu t’attaches à des petits objets du quotidien, ce qui te rappelle cette personne, même si c’est qu’un simple collier ou une chanson, tu l’aimeras plus que tout au monde.
Je me disais que chaque fois que tu allais à l’hôpital, tu allais revenir, même avec une mauvaise nouvelle tu allais guérir, que tu étais invincible, jusqu’à la dernière journée j’y croyais, mais ce foutu cancer en a décidé autrement. Je regrette d’être parti si souvent faire des activités avec des amies, j’aurais dû rester avec toi et profiter des derniers moments, mais je ne le comprenais pas encore. À un si jeune âge, c’était difficile de comprendre que c’étaient réellement les derniers moments de ma vie avec toi. Depuis ce jour, j’ai grandi, j’ai évolué, j’en ai vécu des grosses tempêtes, donc les petites gouttes de pluie ne me dérangent plus parce que je suis capable de passer au travers de grandes choses.
Encore aujourd’hui, je pleure beaucoup pour toi et ta voix résonne dans mes oreilles comme un oisillon qui est affamé, parce que je pense en permanence à toi. Je pense vraiment en plus que c’est la période la plus difficile parce que, mon adolescence, je la vis sans mon modèle féminin, dans deux ans je vais avoir 18 ans, je vais commencer ma vie d’adulte et je suis tellement stressée à ce sujet et ça malheureusement tu ne seras pas là pour m’accompagner et le vivre avec moi. Je me dis que maintenant tu es mon cœur et mon étoile qui me guide dans le ciel, tu ne souffres plus parce que dans le fond les cancers c’est souffrant et c’est beaucoup en plus avec la covid et le confinement qui se mélangeaient dans ça. Tu t’es battu jusqu’au bout. Félicitations parce que tu as fait ça pour les gens qui t’entouraient, tu aurais pu tout abandonner,mais tu l’as fait jusqu’à la fin pour toi, pour nous et pour tous ceux qui t’aimaient et qui t’aime toujours.
Bref, j’ai souvent, très souvent pensé que mes parents étaient invincibles, mais je me suis peut-être trompé on ne sait jamais ce qu’est fait demain. Alors profitez de chaque moment que vous avez avec vos parents parce qu’au fond de nous on sait qu’ils sont super importants, malgré les montagnes russes qu’il peut y avoir dans notre quotidien. Même si vous êtes fâché contre eux, dites-leur je t’aime, de vive voix, même crier-leur si vous en ressentez le besoin. Vous n’allez jamais le regretter, parce que tout s’arrangera et changera un jour soyez juste patient.
Et moi aussi je lui dis : Je t’aime maman!!!!!
Élizabeth
