Je l’ai appris comme une tonne de brique en pleine face. J’étais sous le choc, triste et mélangée. J’ai passé la nuit à pleurer, j’étais tellement déboussolée que je n’ai pas dormi de la nuit. Je m’inquiétais surtout de ce que mes amies allaient penser de moi et je ne voulais surtout pas qu’on agisse différemment avec moi. En fait, même après plusieurs mois, je n’ai toujours pas eu le courage de les mettre au courant.
Malgré mon étonnement ainsi que mon désir de le cacher, les personnes qui m'entourent et moi-même nous doutions bien qu’un diagnostic comme celui-ci faisait du sens. Grâce à cela, j’arrive à mieux me comprendre. J’ai toujours détesté le chaos, les bruits, les constatations hors de l’ordinaire et surtout les imprévus. En grandissant, toutes ces particularités m’ont rendu la vie plus compliquée et difficile à apprécier. Ces caractéristiques font en sorte que je préfère m’isoler et pratiquer mes passe-temps tels que dessiner, écrire, lire, écouter des documentaires seule et au calme.
Ce que je trouve le plus difficile dans mon autisme est la difficulté que j’ai dans mes relations sociales. Il est difficile pour moi de déchiffrer et de bien comprendre les émotions et la façon de penser ou d’agir des personnes qui m'entourent. Cela fait en sorte qu’il est difficile pour moi de maintenir des amitiés durables. En effet, malheureusement, je me retrouve souvent le cœur brisé à cause des conflits avec mes amies sans trop comprendre comment m’en sortir. Cependant, ayant enfin mon diagnostic, cela fait en sorte que je peux avoir de l’aide pour travailler sur moi et devenir meilleure.
Finalement, mon autisme fait que je suis moi. Un moi avec mes qualités et mes défauts. Avec mes choses à travailler, mes échecs et mes victoires qui finalement ne sont pas si loin de la réalité des jeunes de mon âge. Nous sommes tous différents et nous en apprenons tous chaque jour pour devenir meilleurs.
Mercedez Odger