Ce que j’essaie de vous transmettre aujourd’hui est tellement dur pour moi, car j’ai peur de ne pas utiliser les bons mots ou que mes propos soient mal interprétés. Aussi, parce que la situation me laisse sans mots. Elle me laisse avec des centaines de pensées qui se bousculent dans ma tête, mais il n’y a aucun son, syllabe ou parole que je suis capable de prononcer. Mettre sur papier quelque chose que je n’aurais jamais pensé vivre un jour est d’une complexité inattendue.
J’assume que vous êtes déjà au courant de ce qui se passe entre Israël et la Palestine. J’assume aussi que vous êtes déjà informés du refus de notre gouvernement d'appuyer la motion de cessez-le-feu, qui a eu lieu il y a quelque temps au moment où ce texte est publié.
Voici ce qui me laisse sans parole, ce refus.
Parce qu’au moment où j’écris ce texte, l’ONU commence à parler d’un potentiel génocide, de nombreuses manifestations partout autour du globe revendiquent l’appel au cessez-le-feu, les actes de violence sont en hausse face aux populations juives et musulmanes, l’antisémitisme est en hausse dans le monde, la tension augmente entre certains pays du Moyen-Orient, des centaines de personnes meurent chaque jour, que ce soit des enfants, des parents ou des personnes âgées, personne n’est épargné. Il y a des camps de réfugiés palestiniens qui se font bombarder, des “règlements” fixés par l’ONU qui ne sont pas respectés et malgré tout cela, notre gouvernement refuse de joindre sa voix aux pays qui réclament un cessez-le-feu.
Qu’est que ça va prendre pour que ce soit accepté?
Combien de temps est-ce qu'on va laisser s’écouler avant d’agir?
Je sais que je suis jeune et que sans doute, je ne comprends pas toutes les complexités de ce conflit. Mais je ne pense pas être la seule qui soit abasourdie par ce refus. Je suis confuse car selon moi, ce n’est pas la lune qu’on demande avec cette motion. On ne demande pas non plus de déplacer des montagnes. Non, c'est une simple demande pour un cessez-le-feu.
Ce sont des vies qui peuvent être sauvées.
Ce sont des deuils qui peuvent être épargnés.
C’est de la violence qui peut cesser.
Ce n’est pas la lune.
Mais malgré tout, c’est un refus.
Et je dois avouer que, selon moi, c‘est plus qu'un simple refus, mais une insulte à toutes ces personnes victimes de ce conflit.
Jade Villecourt