15 février 2008, j’étais née. Je ne voyais pas bien, mais j’étais bel et bien vivante. Mais un jour, je l’ai vue. Cette échelle. Tout de suite, j’ai voulu la monter même sans savoir marcher, mais mes parents m’en ont empêchée. Je n’étais pas encore prête à l’affronter. J’ai attendu quelques années pour enfin tenter ma chance de gravir les échelons, l’observant chaque jour avec envie et impatience. Lorsque ce fut le bon moment, j’ai enfin posé mes mains et mes pieds sur les barres de métal, tout heureuse. J’ai avancé. J’étais déjà très haute dans les airs. Je me suis permise de regarder mes parents qui me souriaient tout en bas. Ce n’était pas le moment de renoncer. J’ai continué d’avancer. Parfois, je regardais à mes côtés et je voyais d’autres jeunes monter leurs propres échelles. Je me suis fait des amis parmi ceux-ci. Ensemble, nous continuons d’escalader.
Des années passèrent. J’ai vécu plein de choses. J’ai même parfois hésité à m’arrêter plusieurs fois par peur de découvrir ce qu’il y aurait tout en haut. Entourée de nuages, je rêvais. Ça me donnait la force de continuer. À force de monter, j’ai perdu de vue certains de mes compagnons, mais j’en rencontrais d’autres.
Puis, à un moment, j’ai commencé à être fatiguée et à avoir peur. Je ne pouvais pas me calmer. Cette échelle était trop haute et elle me semblait interminable. J’ai commencé à désespérer. J’ai perdu espoir au point de m’être laissé tomber. Dans ma tête, j’entendais des voix qui me chuchotaient des messages pleins d’espoir. Au début, je ne les écoutais pas, mais j’ai fini par comprendre qu’elles avaient raison. Je me suis ressaisie et j’ai attrapé un échelon pour me stopper. J’ai recommencé à monter, confiante. J’étais maintenant impatiente d’arriver tout en haut.
Clémence
