Est-ce que ça vous arrive des fois de vous regarder dans le miroir, de voir seulement vos défauts et de vous dire : « Mon nez est trop gros, mon menton est trop prononcé, mes lunettes me donnent l’air intello, mes cheveux sont indomptables »? Moi oui! Et depuis mon entrée au secondaire, ça m'arrive de plus en plus souvent.
Dans ces moments-là, j'ai juste envie de brailler. Parfois, une vague de tristesse, de colère, et parfois même de dégoût s’empare de moi.
Il n’y a pas juste mon apparence qui me complexe, il y a mon poids également. Ça fait trois ans que je ne me suis pas pesée. Trois! J’ai peur de ce que je vais voir et d'amplifier mon complexe.
Mon poids et moi, on n’a jamais eu une relation facile. Quand j’étais petite, je pesais 10 à 20 livres de plus que tout le monde, mais il faut aussi savoir que j’avais souvent une bonne tête d’avance sur tout le monde. Dans ce temps, je me pesais encore. J’ai arrêté en quatrième année après qu’un gars, qui écoutait une conversation entre mon amie et moi, me dise que j’étais lourde. En plus, je n’avais pas dit mon vrai poids. J’avais enlevé dix livres justement pour ne pas me faire juger. Depuis ce jour, je n'ai pas touché à une balance à part pour peser du chocolat pour une recette.
À part mon apparence et mon poids, qui sont dans la catégorie physique, il y en a une autre chose qui me complexe: l’amour. La grande majorité de mes amies ont eu au moins deux chums. Pas moi. Pas un! Jamais un gars ne s'est intéressé à moi. J-A-M-A-I-S. Dit comme ça, ça peut avoir l’air ridicule, mais ça fait mal à l’estime.
En tant que fille (très) émotive (lire l'article "la boule"), j’aimerais ça un monde où le but est de se différencier et non de se ressembler. Un monde où tout le monde pourrait être qui il veut, sans jugement. Un monde où je pourrais me trouver belle, à ma façon.
Rafaelle Blais
