Au début du secondaire 3, je me sentais vraiment bien. J’avais de super amis et je me sentais acceptée, mais l’anxiété de tous les jours me rendait la vie difficile. Je travaillais trop, j’étais épuisée et tannée. Je voulais tout arrêter.
Un peu plus tard, après une rupture douloureuse, je suis tombée très bas, je ne me sentais plus heureuse du tout et je désespérais pour tout et pour rien. Ça a été très dur pour moi, ça a pris du temps pour me relever.
Entre-temps, on s’est rendu compte que je manifestais plusieurs symptômes de trouble de personnalité limite. Il s’agit d’un trouble faisant en sorte que les émotions sont ressenties plus fort que ce qu’elles sont réellement, elle nous fait passer de la colère à la tristesse ou à la joie en quelques secondes. Ce trouble peut être accompagné d’un vide intérieur et de plusieurs traits comme la peur de l’abandon, l’anxiété et la dépendance affective. Le trouble de personnalité limite est présent depuis l’enfance mais se développe durant l’adolescence chez certaines personnes ayant vécu beaucoup de traumatismes à un jeune âge.
Malheureusement, ce ne peut pas être diagnostiqué avant la majorité (les 18 ans). J’ai été en liste d’attente durant 7 mois pour un psychiatre en pédiatrie. Elle m’a diagnostiqué TAG (trouble d’anxiété généralisé) et elle dit effectivement que j’ai plusieurs traits du Trouble de personnalité limite. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus, je demandais à ma mère de m’apporter les choses qui étaient en bas car je ne voulais pas sortir de mon lit pour aller les chercher. J’ai fait une dépression saisonnière durant l’hiver, comme aux deux hivers précédents. Je redoute l’hiver qui s’en vient, mais je reste confiante, j’ai réussi à sortir de tout ça. (Je n’ai plus de travail en passant!)
Je reste occupée et je m’entraîne. La musculation m’aide à passer au travers des journées. Je me suis rapprochée de différentes personnes qui me remontent et sont très fières de me voir grandir mentalement. Je suis aussi fière de dire qu’aujourd’hui, qu’après tout ce que j’ai vécu, je suis une personne meilleure, qui contrôle mieux ses sautes d’humeur et qui a beaucoup plus d’ambitions que dans le passé. J’ai trouvé dans quel travail je voulais aller, je me sens plus heureuse mentalement et je sors beaucoup plus. Je veux seulement partager mon histoire pour que vous compreniez que c’est possible de s’en sortir.
-Ana