J’ai grandi en ayant une seule chose en tête: être la meilleure. Pour plusieurs, être la meilleure est d’avoir plein de médailles ou d’avoir les meilleures notes de leur classe. Mais pas pour moi. Performer, pour moi, c’est d’être la meilleure dans tout, mais avant tout d’être l’enfant des trois qui causera le moins de trouble. Celle-là qui demandera le moins d’attention, le moins de temps, le moins de « lift»; celle qui sera toujours prête à aider ou à dépanner avec le sourire. C’est aussi celle qui se fera oublier, celle qui s’oubliera à force de toujours vouloir faire plaisir aux autres.
Avec le temps, j’ai fini par m’épuiser. J’ai fini par avoir le goût de faire des choses pour moi pas juste dans le but de plaire à mes proches. Mais comment parvenir à se détacher de ce personnage créé, il y a si longtemps. Je ne peux même plus dire quand, comment et pourquoi il a fini par se créer. Dans ma tête, il fait partie de moi depuis toujours.
Je me pose souvent ces deux questions qui semblent si simples : Qu’est-ce que j’aime ? Quelles sont mes passions dans la vie ? Ces questions peuvent sembler si banales pour certains. Pourtant, trop sont comme moi face à ces deux questions sans réponse alors que celles-ci devraient être à la base de notre existence.
Évidemment, le détachement de ce personnage créé il y a si longtemps ne se fait pas d’un coup. Comprendre cela m’a permis de persévérer et de ne pas encore avoir abandonné ma quête de la découverte de soi. Le travail sur soi est un travail de toute une vie. Mais même quand nous avons l’impression que rien ne va, de se perdre encore plus, nous faisons un immense travail pour ne pas perdre notre objectif de vue. Il faut s’accrocher à chaque petit espoir qui nous laisse croire qu’un jour, nous arriverons à faire disparaître ce personnage. Et pour me motiver, j’aime garder en tête que nous ne pouvons pas faire plaisir à tout le monde même si avant tout, les gens veulent notre bonheur et notre bien.
Sara-Maude