T'est-il déjà arrivé de te sentir à l'écart des autres, car tes goûts ou tes valeurs différaient des leurs? T'est-il déjà arrivé de te sentir rejeté.e, parce que les gens avec qui tu te tenais organisaient un évènement, mais ils ne t’avaient pas invité.e? Si c'est le cas, je te feel, pour vrai. On peut commencer à le prendre personnel: « Est-ce que mes amis se fichent de moi? Suis-je à ma place au sein de ce groupe? »
Toute ma vie, on m'a toujours étiquetée comme étant la fille aux bons résultats scolaires, la fille hyper polie qui ne sacrait jamais. C'est dur parfois. Je sais que les gens ont une bonne opinion de moi, sauf qu'on dirait que je me mettais énormément de pression pour bien paraître avant. J'avais donc de la misère à me faire des amis, à socialiser. Je ne voulais pas m'ouvrir complètement aux autres, de peur qu'ils me jugent. Ça peut sembler banal ou cave pour certains, je sais. J'en étais même rendue au point de me créer une autre personnalité. Je ne disais même plus ce que je pensais, je me retenais parfois, pour dire mon opinion lorsque j'étais en présence de mon groupe d'amis. Malheureuse, je l'étais. J'étais brisée. J'avais créé une fausse image de moi pendant tout mon primaire et une partie de mon secondaire.
Je ne peux pas te décrire l'ampleur de la douleur que je ressentais. En plus, je n’avais personne avec qui je pouvais me confier. Je gardais toute cette peine à l'intérieur. Ma mère le savait, j'arrivais de l'école et elle le voyait par mon expression faciale que je n'allais pas bien. Des fois, elle me disait : « Ah, ne t'inquiète pas... Ça va changer avec le temps, tu vas rencontrer tellement de gens dans ta vie... Ça va se régler. Lorsque tu rencontreras les bonnes personnes, tu n'auras plus à cacher ta vraie nature, ton vrai toi. » Maudit, ça me faisait suer qu'elle me dise ça parce que je me demandais ce que je devais faire pour le moment, le temps que ça se place?
Il n'y a pas de solution miracle. On ne peut pas décider de faire apparaître une personne qui détient le même style de personnalité que soi ou simplement changer de classe comme ça. En toute franchise, je ne me suis jamais sentie comme si j'appartenais à ma génération. Je ne m'en fais tellement pas avec le nombre d'abonnés que je possède sur Instagram ou même d'avoir le plus d'amis possible. Je cherche juste à être respectée, acceptée et à entretenir des relations authentiques avec les gens de mon entourage.
Avoir pu ressentir de la solitude au plus bas point m'a permis de réellement apprécier les amis incroyables que j'ai aujourd'hui et, évidemment, mes parents, qui m'ont aidée à passer au travers de cette lourde épreuve parce qu'à 13-14-15 ans, se sentir seul.e sans copains peut sembler comme la fin du monde.
Sindy Pouliot