2009-2019 la maladie est un sujet assez sensible à aborder. La mort causée par la maladie l’est encore plus… C’est un fait que certains prennent souvent pour acquis… Malheureusement, la mort est un sujet qui touche beaucoup plus qu’on peut le penser. Ça peut paraître banal, mais ce ne l'est pas…voici mon histoire :
Le 9 décembre 2009 fut le début d’un long combat qui marquera à tout jamais ma vie. La maladie a frappé à notre porte et c’était mon papa qui avait répondu. « Cancer du côlon grade 4 » sont les mots qui sont sortis de la bouche du docteur de mon père. Moins de 2 mois plus tard, mon père était opéré et commençait la chimio thérapie pour 6 mois, 12 traitements. En août 2010, le résultat était positif, la maladie était partie. De la joie? Certainement! À 29 ans, avec 2 enfants, mon père était prêt à se battre pour tout. 6 ans, c’est le nombre d’années que j’ai eu de réels plaisirs, 6 ans c’est le nombre de temps durant lequel des problèmes il n’y en avait pas et que chaque petit chagrin était oublié après 30 secondes. Puis, en décembre 2016, on apprenait que la maladie était de retour… Évidemment, il n’était pas question de baisser les bras et de la laisser gagner! Cette fois-ci, par exemple, le docteur en avait plus à dire… « Métastases, foie, pancréas, trachée, veine aortique, médiastin, queue du pancréas, os, reins, 2e et 3e côtes et finalement, 6 à 8 mois ». J’avais 14 ans, lui 36… On m’apprenait que la maladie allait certainement repartir, mais cette fois-ci, elle amènera mon père avec elle. Rien à faire… On a donc essayé de profiter le plus possible du temps qu’il nous restait pis sans réellement le vouloir, on comptait les jours. Le 2 septembre 2017, la maladie, accompagnée de mon père, franchissait la porte. Il me regardait une dernière fois avant de s’endormir à tout jamais. Sa main dans la mienne à me serrer fort avant de laisser son dernier souffle, son dernier battement de cœur et son dernier regard. Si seulement vous savez combien de larmes j’ai pu verser face à la douleur de son départ. Si seulement vous savez aussi à quel point j’étais soulagée de savoir qu’il ne souffrirait plus jamais…
Puis après, le deuil… 1 an et quelques mois qu’il nous a quitté… Pis câline que j’m’ennuie! On pense tous être prêt, mais on ne l’est jamais réellement. «Tu inspires, tu es tellement forte, tu es si mature... » sont les mots qu’on me dit constamment, mais pourtant, le sais-tu que j’le suis pas temps que ça? Le sais-tu que la dépression fait maintenant partie de ma vie, de mon quotidien? Le sais-tu qu’en plus d’avoir perdu mon père, j’ai perdu plusieurs amis, mon chum, pis moi-même? Le sais-tu que c’est tough en maudit d’essayer de remonter la pente quand tu es perdu, quand tu ne sais plus qui tu es. C’est comme marcher dans le noir total pour atteindre ton but, ça ne parait pas faisable. S’ajoute à ça que tu ne veux pas blesser ta famille, donc tu te rush à bien faire et à essayer très fort d’être heureuse. Mais, quand tu n’y arrives pas, sais-tu c’est quoi? C’est un rush constant qui ne finit plus, t’essaie sans fin pis la seconde ou ta l’opportunité de l’être, tu laisses passer la chance parce que t’as tellement peur! Je ne souhaite à personne de vivre ça, j’ai grandi de ces événements, mais je vous souhaite de grandir autrement. Croyez-moi, c’est ce qui a de mieux.
-Léanne