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École secondaire de Mirabel

CJE Mirabel
Dysphorie de genre
Image corporelle , LGBTQ+

Dysphorie de genre

Être transgenre, qu'est-ce que ça fait? La réponse est simple : faire partie d'une minorité persécutée. On dit souvent que le monde est plus ouvert. Bon ok, peut-être que c'est effectivement le cas quand on compare à anciennement où les gens se faisaient enfermer et tuer. De toutes les choses qu'on aurait pu haïr, on a choisi l'amour et l'expression de soi. Bref, ce n'est pas le sujet. 

J'aimerais bien pouvoir dire que ce texte n'est pas trop pessimiste, mais je parlerai de dysphorie de genre. Selon Google, la dysphorie de genre est un malaise persistant ressenti par les personnes transgenres vis-à-vis leurs caractéristiques sexuelles et leur genre assigné. Mais pour moi, la dysphorie de genre, c'est des ronces enfoncées profondément dans la tête en permanence. Un parasite sans pitié qui ruine ton estime de soi, ton bonheur. Se regarder dans le miroir est une malédiction horrible, malsaine. Je ne me reconnais pas quand je vois ma réflexion. Est-ce vraiment à ça que je ressemble? Est-ce vraiment moi? Non, je refuse d'y croire, de l'accepter. Les gens comparent souvent la dysphorie corporelle avec celle du genre. C'est comprenable vu que c'est basé sur le même mal-être physique.

Lors de mon coming out, qui ne s'est pas trop trop bien passé, ma mère m'a dit: “moi non plus, je n'aimais pas mon corps, alors que toi, tu es toute belle!” Je ne peux pas la blâmer alors que je restais silencieux. Mes larmes avaient étouffé mes mots et mes pensées qui imploraient d'être dits pour être enfin compris. Mon 3e secondaire a été difficile. Je me répétais sans cesse que jamais je ne serais heureux, alors pourquoi continuer si c'était pour souffrir en permanence? Pour éviter la tristesse, ça m'a poussé à me faire du mal. (Ne vous en faites pas, je ne l'ai plus jamais refait depuis).

La dysphorie, autant corporelle que de genre, c'est une malédiction que l'on ne peut pas oublier ni s’en débarrasser. Nous ne pouvons que vivre avec. Cependant, cela ne veut pas dire qu'il faut abandonner. Oui, ça fait horriblement mal de vivre avec cette douleur constante, mais je vous promets, à ceux et celles qui ressentent cette douleur cachée, tout ce qu'il faut, c'est du temps. L'achat d'un binder (espèce de camisole qui cache la poitrine) m'a littéralement sauvé la vie. Pensez aux choses que vous aimez de votre corps, qui vous rendent unique, et tout ira bien. Il suffit juste de s'accepter malgré votre souffrance et de vous faire plaisir.

Maël 

Maël *

Yo, salut, bonjour... peu importe. Je m'appelle Maélie, enfin, c'est ce qui est écrit sur mon certificat de naissance, mais dans ma tête, je suis Maël. En effet, je suis un garçon transgenre. Pourtant, je suis dans La deMOIs'aile. Je suis en 5e secondaire et vu que c'est ma dernière opportunité pour ce genre de projet, j'ai décidé de m'y inscrire pour parler de mon parcours en tant que fille qui se sent un garçon et d'identité de genre étant donné que c’est un sujet peu discuté. Je suis né le 29 février, j'ai une stupide allergie aux arachides et j'ai une mémoire de poulet.

Maël * - École secondaire de Mirabel