Aujourd’hui, on va se dire les vraies choses toi et moi. Sans filtre, juste la vérité, ça te va? Si tu n’es pas prêt à l’attendre, je te conseille d’arrêter ta lecture maintenant. Bon, prêt, pas prêt, j’y vais.
Les maladies mentales, ah qu’on en parle dans l’actualité, mais malheureusement pas dans les bonnes circonstances. On en parle seulement quand il est trop tard, quand un évènement tragique s’est produit, quand il y a une victime. Je ne peux pas m’empêcher de mentionner ce qui s’est passé il y a tout juste deux semaines, la perte d’une jeune combattante de seulement 23 ans, Émilie Houle.
Premièrement, je tiens à offrir mes sincères condoléances à tout son entourage et je suis navrée qu’elle n’ait pas pu être écoutée. Sincèrement, je crois qu’il est temps que ça change parce que la mort, c’est irréversible. Comme le dicton le dit si bien, «mieux vaut prévenir que guérir». Moi, j’dis qu’il est le temps de prévenir.
Les maladies mentales, ce n’est pas de la fiction, c’est ben réel, je te le confirme. Quelqu’un qui demande de l’aide, ce n’est pas pour avoir de l’attention. Quelqu’un qui a des coupures sur le bras, il y a des chances que ce ne soit pas des «grafignes de chat». Les maladies mentales sont aussi importantes que d’autres maladies même si on ne les voit pas.
En 2019, c’est l’temps de s’ouvrir les yeux et d’arrêter de les banaliser. Je vais te raconter une p’tite histoire, mon histoire. Mars 2015, j’ai 13 ans et je suis à l’Hôpital Sainte-Justine avec ma mère. La nuit précédente, j’avais écrit une lettre, je n’avais tout simplement plus le goût de me battre. Évidemment, ma mère l’a trouvée (fiou), c’est pourquoi nous étions à l’urgence. Plus tard, on m’appelle pour aller au triage, mais je ne pensais pas que cela se serait passé comme cela… Marques d’automutilation sur les bras, l’infirmière dit à ma mère : «elle doit exagérer, c’est la crise d’adolescence».
Mon but n’est pas de critiquer le système de santé, mais seulement de citer mon histoire, car je ne crois pas être la seule qui a vécu une situation comme celle-là. La dépression, c’est la maladie du siècle. Inversement, le suicide est le problème du siècle. Au lieu d’en parler quand le pire arrive, il faudrait peut-être commencer à freiner la stigmatisation quant à celle-ci. Mais surtout, empêcher que des événements tragiques surviennent à nouveau.
En souvenir d’Émilie Houle, ainsi que de tous ceux qu’on a perdus à cause des maladies mentales.
AQPS (Association québécoise de prévention du suicide) : 1-866-277-3553
Élody
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