Ce texte sert particulièrement à démystifier les maladies mentales pour ceux et celles ayant quelqu’un dans leur entourage qui en est atteint ou seulement pour approfondir leurs idées sur celles-ci. Ayant été atteinte de trois dépressions majeures, d’anxiété sociale, ainsi que du trouble de la personnalité limite, je vais écrire en prenant en considération ce que je sais et ce que j’ai vécu. J’invite sincèrement les personnes atteintes d’une maladie mentale à en parler.
La majorité des personnes n’ayant jamais été affectées par la dépression vont l’associer directement à de la tristesse. Oui, ça en fait partie, mais la dépression c’est aussi n’avoir aucune motivation pour aller prendre un bain ou une douche, même si tu sais que tu devrais y aller. Tout ce que tu aimais auparavant semble n’avoir aucune importance à tes yeux, tu ressens tout, mais en même temps tu ne ressens rien. C’est ce sentiment de lourdeur, car tu te sens si triste, tu te sens si vide, complètement vide, mais ça devient si lourd. La dépression, c’est comme être paraplégique parfois et à d’autres moments, tu as l’impression que c’est un éternel combat.
Ma première dépression était lorsque j’avais 13 ans, les gens étaient portés à me dire, « Je n’ai pas hâte d’avoir ton âge », « Ta vie va si bien, pourquoi tu es triste? ». Je pourrais passer des heures à vous sortir les conneries que des adultes m’ont dites face à la dépression, mais pourquoi devrais-je rire d’eux, c’est normal, ils sont seulement ignorants. Pour être atteint de la dépression, tu n’as pas besoin d’être un adulte, d’avoir une vie misérable, de toujours pleurer. La dépression ne va pas en fonction de l’âge d’une personne ou de son niveau de vie, la dépression c’est mental. Tu ne l’as choisie pas, ni l’âge à laquelle tu en as une, et non, ce n’est pas contagieux, car oui je me suis déjà fait demander cette question.
La dépression est due à un déséquilibre chimique dans le cerveau. Toutefois, il y a des facteurs biologiques, psychologiques, psychosociaux ou environnementaux qui doivent être pris en compte. Lorsque la dépression nous envahit, nous sommes portés à penser que personne ne nous aime, que nous sommes seulement un fardeau pour notre entourage. Ces banales petites idées noires, mais si destructives, te font voir la vie en noir. Tu vois seulement la vie avec des lunettes noires au lieu de la nuancer. La vie n’est pas toujours rose malheureusement, mais elle n’est pas toujours sombre non plus. Cela reste la réalité des personnes ayant une dépression, tu ne vois que le négatif malgré les nombreux points positifs. Nous voyons seulement le gros nuage noir, mais il y a pourtant un immense soleil derrière. Les personnes ayant une dépression ne sont pas trop sensibles ou paresseuses, mais elles sont des gens incroyablement forts qui portent un point énorme sur leur dos chaque jour malgré les préjugés envers leurs maladies.
Lorsque vous avez des personnes atteintes de cette maladie destructive dans votre entourage, la meilleure chose à faire est de tout simplement les écouter et les rassurer en leur disant que vous n’allez pas les abandonner. Ne les jugez pas, ou ne leur demandez pas de vous expliquer ce qui se passe dans leur tête, car elles-mêmes ne le savent pas. Souvent elles vont pleurer pour aucune raison valable. Faite juste les consoler et leur dire que tout va bien aller. Oui, c’est lourd, très lourd pour leur entourage, mais c’est encore plus lourd pour elles-mêmes. La dépression rend une personne impuissante, c’est comme si tu ne pouvais rien changer de ce que tu vis, car tout est dans ta tête. Même si on se fait répéter sans cesse d’arrêter d’être négatif, ce n’est pas aussi simple que ce l’est. Ce que les gens ne comprennent pas, c’est que les gens ayant une dépression sont souvent ceux qui analysent les moindres détails. L’intelligence est un couteau à deux tranchants, elle peut vous amener loin ou vous tirez vers le bas. Ce qui est le plus difficile de la dépression, c’est de se sentir comme un légume. Tu ne te sens plus autonome et ça donne un gros coup dans l’orgueil. Ma vie a toujours alterné entre le noir et le blanc, j’avais des passes correctes, pas heureuses, pas tristes juste correctes, mais la tristesse m’envahissait par la suite. Nous avons tous des croyances différentes, mais dans les moments difficiles de notre vie, c’est bien de croire en quelque chose, car par moment, ça peut nous donner l’espoir qui nous manque pour continuer notre chemin.
Les maladies mentales sont tellement plus que ce que l'on voit.
Élody
