Tu n’auras plus aucun impact sur moi. Plus jamais je ne te reconnaîtrai comme la voix de ma raison comme je l’ai fait si naïvement lorsque j’étais enfant. Je me rappelle encore de ce temps où j'écrivais avec un rêve en tête, celui que tu m’as si sauvagement arraché en me disant que je n’étais pas légitime.
Légitime. Ce mot m’a longtemps fait mal, m’a fait douter de moi, arrêter d’écrire. J’y ai réellement cru, ne pas être assez douée pour écrire, ne pas avoir le droit parce que mes notes me qualifiaient de mauvaise, mais était-ce réellement une raison?
À 13 ans, je rêvais d’écrire un livre sur le cauchemar qui avait si longtemps hanté mes nuits. Par ta faute, j’ai scellé cette ambition au plus profond de moi en me disant que cet objectif était une honte que je devais cacher. Tu as continué de vivre en moi toutes ces années tout comme dans le cœur de tous les gens que je croise quotidiennement dans les corridors, les rues, les magasins. Pourtant, lorsque tu me pensais assez matrixée pour ne plus jamais recommencer, je l’ai fait et je t’ai fait taire. Au fur et à mesure de ma progression, je sentais ta voix grandir, hurler que jamais je ne serais lue, mais cela ne fonctionnait plus.
Depuis que j’ai trouvé ton nom, que je sais à qui j’ai affaire, j’arrive à t'ignorer. Certains disent que tu es le diable sur leur épaule, d'autres t'appellent la peur. Les docteurs, quant à eux, t'appellent syndrome de l’imposteur. Moi, je m'arrêterai à menteur, parce nous savons toi et moi que tu n’es rien de plus que cela. Un menteur qui empêche jour après jour des millions de gens d’atteindre ce but qui leur est si cher... Tout ça à cause de tes paroles mensongères.
Mégane