Souvent, quand les gens me complimentent, ils disent:
«Ah oui, elle est mature pour son âge! Elle a de bonnes notes. Elle a du leadership. Elle a confiance en elle.»
C'est vraiment gentil de leur part, j'apprécie beaucoup et je suis heureuse qu'ils me voient comme ça, mais je ne peux m'empêcher de me dire que ce n'est pas moi. La partie qui me chicote, c'est le : «Elle a confiance en elle.»
Parce que je sais que c'est faux. Les gens ne le voient peut-être pas, car j'aime gérer, j'aime diriger et prendre des initiatives, mais je n'ai pas confiance en moi.
Un des meilleurs exemples de mon manque de confiance en moi, c'est dans mon sport. Je fais du patinage artistique depuis des années et, sans vouloir me vanter, je suis quand même bonne.
Mais malgré cela, je n'ai jamais vraiment eu confiance en moi au patin.
Dans le passé, quand je ratais des éléments, je me sentais obligée de surjouer, comme en tapant du pied pour montrer que ça me frustrait ou en me demandant à voix haute pourquoi ça ne marchait pas alors que d'habitude, oui. C'est comme si je voulais montrer au monde que ce n'était pas normal pour moi de rater et que j'étais meilleure que ce que je montrais.
Plus tard, en vieillissant, j’ai compris que c'était niaiseux. Pourquoi agir comme ça ? J'ai juste à faire mes propres affaires de mon bord sans me soucier du regard des autres. Je me disais: «Au fond, ils ne sont pas mieux que moi.» Et cette pensée m'a permis de me concentrer sur moi. J'ai baissé la tête pour voir mes traces, mes pas, ce que je faisais. Ça m'a permis de mieux réussir.
Cependant, je ne suis pas rendue un modèle de confiance en soi juste parce que j'ai compris cela. Encore aujourd'hui, même si je m'en fou du regard des autres, je ne suis pas confiante. Quand je patine, je regarde vers le bas, je suis dans mon petit monde. C'est à la fois bien et mal, car être dans mon monde m'empêche de me concentrer sur les autres. C'est comme une petite prison, je me limite à moi-même. Je refuse de voir les autres, de peur de…
Marilou
