Depuis que je suis jeune, je regarde mes amies et les autres enfants de mon entourage avoir le sourire lorsque, par exemple, leurs parents viennent les chercher à l'école. Mais je me suis toujours sentie différente là-dessus car moi, mon sourire n'était qu’un masque. Et du plus loin que je me souvienne, cette vision que les autres ont de moi est fausse. Je suis persuadée que malheureusement, plusieurs ont le même sentiment que moi car, comme Mme Marineau l’a dit, tout le monde a des problèmes et personne n’a une vie parfaite. Grâce à ce genre de paroles, j’ai tranquillement commencé à baisser ma garde, à enfin me dire que je n’étais pas seule et que je pourrais peut-être arrêter de faire semblant. Tout dépendant de ce que l’on a vu ou vécu dans notre enfance ou dans notre vie de tous les jours, ce ne sera jamais facile, mais on va quand même continuer de se forger une carapace pour se protéger de l’avis des autres.
On vit dans une société où non seulement on ne peut plus s’exprimer et s’ouvrir aux autres, mais aussi où personne n’est réellement celui qu'on voit à tous les jours. Chacun d’entre nous a passé les dernières années de sa vie à construire cette carapace pour démontrer que notre vie est parfaite, sans penser que d'autres peuvent envier cette image. Certains se noient dans leurs problèmes à force de viser la perfection et d'autres choisissent plutôt de les ignorer.
Mais pourquoi est-ce devenu aussi tabou de vivre des émotions face à certaines choses? Pourquoi l’image de la vie parfaite est-elle devenue autant normale? Je veux pouvoir vivre, pleurer et me fâcher sans me faire juger.
J’envie les jours où j’étais enfant et où je pouvais vivre librement mes émotions. Avant tout, je me questionne à savoir comment est-ce qu'on peut retrouver ce mode de vie sain?
Charlotte
