Dernièrement, je me suis rendue à l’école pour récupérer mes affaires scolaires. Quand je me suis présentée sur les lieux, on s’est fait accueillir par M. Thibodeau, je ne l’ai même pas reconnu à cause de son masque et de ses lunettes. Il m’a dit : « Tu ne me reconnais pas? » J’ai dit « non » et je l’ai reconnu après.
Le sentiment que j’avais pendant que je faisais la file, c’est un sentiment indescriptible. Ce sentiment, c’est comme si toute la vie de tout le monde avait été mise sur pause. Comme si on était tous en train de mourir et ça m’a terrifiée. De rentrer à l’école sans pouvoir aller étudier, aller en classe et faire ma vie quotidienne. C’est comme si, du jour au lendemain, on avait déposé le dôme sur tout le Québec et qu’on ne pouvait rien faire. J’avais que le goût de faire un câlin à mes enseignantes, car elles m’avaient manquée, mais je ne pouvais pas. Pareil comme si j’étais un virus.
C’est tellement un sentiment que je n’avais jamais vécu. C’est épeurant, car nous ne savons pas ce qui s’en vient pour notre l’avenir.
Revenons à quand je suis rentrée dans l’école. Une dame nous a mentionné des règles qu’il fallait suivre. Quand je suis enfin rentrée dans mon école, tous les professeurs possédaient des masques. C’était tellement bizarre! Il fallait suivre les flèches qui menaient à notre cassier. J’ai croisé une de mes enseignantes et elle m’a dit que mon sourire lui manquait. Ça m’a fait chaud au cœur de la revoir et savoir que des gens sont capables de garder sourire malgré tout.
Par la suite, j’ai suivi les flèches, mais je me souvenais plus de ma rangée de cassiers. Ma prof. est partie à rire, mais une chance que je me suis rappelée. Je ne me souvenais plus non plus mon code de cadenas. Après avoir sorti mes choses de mon cassier, je me suis dirigée vers la sortie en respectant les règles. J’avais l’impression d’être un animal qui devait suivre des flèches pour se diriger vers la sortie.
Le sentiment de culpabilité m’a pognée au cœur. J’avais la sensation d’être tellement impuissante et de devoir rentrer à la maison, les mains vides, sans avoir pu recommencer mon mode de vie habituelle. Je me sentais tellement triste de pas pouvoir continuer mon année. Je suis sortie et retournée à la maison. J’avais les larmes aux yeux, car je ne voulais pas que mon mode de vie change à cause de ce covid-19. J’étais bien à l’école, j’étais heureuse de passer mes jours avec mes enseignants.
Camille