On naît un pied dans la tombe. C'est inévitable. Telle est la conséquence de venir au monde. La Terre existe depuis un peu plus de 4,5 milliards d'années et voilà que mon tour est venu d'y habiter pendant un peu moins d'un siècle, 85 ans en moyenne. Voilà le poids de mon existence face à toute cette histoire, tout ce passé. L'autre jour, alors que j'essayais de m'endormir, j'ai compris quelque chose. Une chose qui a bouleversé la façon que j'avais de percevoir ma vie. Cette certitude est que je refuse de partir de ce monde sans avoir tout vu. Je refuse de partir sans avoir tout exploré, tout découvert, tout vécu...
On dit souvent qu'il ne faut pas mourir avec des regrets. Dans mon cas, ces regrets prennent la forme d'expériences. Je me suis toujours distinguée comme étant une personne à multiples facettes. J'aime tout essayer : lecture, couture, peinture, dessin, danse, écriture, théâtre, musique... J'irais même jusqu'à dire que c'est cette facette de moi, cette curiosité distinguée, qui me définit le plus. J'aime sans cesse ajouter des cordes à mon arc. Cela me procure un réel sentiment d'accomplissement. Un matin, je peux me lever et décider que je vais coudre une robe, alors que je n'ai jamais tenu une aiguille entre mes mains (histoire vécue), tout comme je peux finir d'écouter un film en espagnol et vouloir commencer à apprendre cette langue. J'ai vite compris qu'avec moi, c'était tout ou rien et que si je faisais quelque chose, ce serait à fond et sans restrictions. C'est d'ailleurs de cette façon que je perçois la vie. Je suis ici aujourd'hui, les deux pieds sur terre, et je me dois de vivre ma vie à fond.
Avec le temps, j'ai compris plusieurs choses, par exemple que je refusais de vivre dans un monde qui m'était inconnu. Que je refusais de mourir sans avoir exploré cette planète qui est la nôtre. Que je ne partirai pas avant d'avoir parcouru chaque pays et d'avoir découvert chaque recoin caché de la Terre. Je refuse de mourir sans avoir au moins une fois dansé sous la pluie tout comme je refuse de mourir avant d'avoir marché au travers d'un champ de tournesols. Je refuse également de partir sans avoir vécu une histoire digne d’un conte de fées, aussi cliché cela puisse-t-il paraître. Je refuse aussi de m'endormir sans avoir lancé une lanterne chinoise en faisant un vœu sous un ciel étoilé. Je refuse de vivre sans croire que les rêves peuvent se réaliser et je refuse de dire au revoir sans en avoir eu la preuve...
Tous ces souhaits peuvent vous paraître anodins, mais ce sont les miens. Je les chérirai jusqu'à ma mort. Jusqu'à ce que je ferme à jamais les paupières et que je m'endorme...
Danica