Dernier texte signifie dernière lettre. Dernières pensées et réflexions que je transcris dans mes notes.
À présent, je reviens sur mes pas. Texte dédié à cette personne envers qui j’ai été très dure, pardonne-moi.
Une petite fille qui traçait son chemin dans la foule de géants, c’était toi. Tu n’étais qu’un fragment de ce qui constitue la société, mais tu t’es faufilée à travers celle- ci aisément. Tu as évolué comme une championne. Pourtant, la tâche fut complexe. Envers ta personne, j’ai su être dure et drastique. J’ai réussi à te faire croire que tu méritais moins que la norme, puis je t’ai incitée à reculer au lieu d’avancer. L’inconnu était inconfortable, je t’ai donc obligée à rester dans ta zone de confort, et perpétuer les relations qui te nuisaient. Ainsi, en atteignant un âge plus avancé, tu étais incitée à conserver des amitiés nocives de manière à garder l’infime partie de bonheur qu’elles t’apportaient. Tu as laissé passer l'inacceptable pendant trop longtemps. Je cite mon film favori: “On accepte l’amour qu’on pense mériter”. Et bien, sache que toi, tu méritais mille fois plus.
Je t’ai fait douter de tes capacités et je t’ai fait remettre en question ta valeur. J’ai observé que, par la suite, tu avais peur d’entreprendre des choses, car l’échec était maintenant ta phobie. Les réussites étaient seulement dues à la chance, et non à tes efforts. C’était désolant pour ton estime et donc, éventuellement, puisque tu n’avais pas ta propre approbation, tu as commencé à essayer d’aller chercher celle des autres. Lorsqu’elle n’était pas à mon goût, je t’obligeais à te transformer, à te camoufler pour satisfaire. Tu ne t’es jamais vraiment priorisée, car je t’ai donné un casse-tête sans jamais te fournir la dernière pièce. Cette dernière pièce, c’était ta confiance, et tu ne pouvais pas aller bien loin sans elle. Tu l’as cherchée pendant des années; puis, une fois trouvée, c’était une nouvelle étape qui débutait.
J’y pense régulièrement, puis je me sens de plus en plus coupable. Malgré le fait qu’au final, j’ai été déjouée à mon propre jeu. En effet, je n’ai pas été capable de t’empêcher de vivre malheureuse bien longtemps. J’ai sous-estimé la jeune fille que tu étais et j’ai oublié qu’une jeune fille est capable de tout accomplir, peu importe ce qu’on lui impose. Mes excuses sont sincères, et mon admiration aussi.
Car, au final, j’ai échoué, et tu as réussi.
Après tout ce temps, c’est toi la gagnante, et je t’en félicite.
Anaïs
