Par où commencer? Je m'étais promis de ne pas trop parler de cette pandémie parce que tout le monde est franchement bien tanné, à bout de souffle, je dirais même. Mais quand on y pense, il n’y a pas d’autre chose qui se passe en ce moment en dehors de l’école et les marches quotidiennes pour se changer les idées, s'aérer l'esprit. Les journées se résument à école, nourriture, études, devoirs à n’en plus finir, dodo puis se réveiller avec des yeux cernés. Quand on est à l’école, on nous rappelle bien comme il faut les règles ; ne touche pas à tes amis, lave tes mains, mets ton masque sur ton nez. Les récups s’enchaînent, les cours les uns après les autres, les enseignants se battent pour nous garder sur les bancs d’école, on se fait dire : “on vous comprend!” par des gens qui se souviennent probablement de leur secondaire comme les plus belles années de leur vie, alors que le nôtre sera entaché par une pandémie. Après, en virtuel c’est encore pire ; ouvrez vos caméras, on arrive à l’heure, c’est important... comme si on ne le savait pas. Arrivé à vendredi, les week-ends sont encore pires, bourrés de travaux, d’étude et de questions, des questions aussi stupides que : pourquoi les humains ont cinq doigts de pieds ou pourquoi je me donne autant dans un cours que je n’aime pas, en quoi cette formule mathématique va-t-elle me servir dans la vie future? La seule différence, c’est que ces questions, je me les pose toute seule dans ma chambre au lieu de les poser à mes meilleures amies, avant d’aller dormir après avoir écouté Spider man et mangé du pop corn en riant à la seconde où quelqu’un ouvre la bouche pour dire une connerie... ah! Les vendredis soir d’autrefois. Le week-end fini, ça recommence, encore et encore, c’est le jour de la marmotte. La nostalgie me frappe de plus en plus chaque jour, je tenais tellement de choses pour acquis, c’est incroyable!
Ce qui me fait beaucoup de peine, qui me met en colère, c’est que certaines personnes font passer leur propre bien-être avant tout ce qui ce passe en ce moment, ces gens qui envoient valser le reste du monde! Est-ce qu’ils réalisent qu’ils prolongent le confinement de tout le reste de la population? Est-ce qu’ils réalisent que le simple fait de se faire un petit party entre amis ou aller voir leurs proches ou se réunir à la dizaine dans les parcs le soir collés-collés ou aller se faire griller dans les Bahamas comme si pandémie n’était pas, sous prétexte qu’ils en ont besoin pour LEUR santé mentale alors que les hôpitaux sont surchargés et que des gens perdent leur emploi et des morts sont annoncés chaque jour, ces gens réalisent-ils que c’est égoïste? Pendant, ce temps les gens de mon entourage sont malheureux, certains de mes amis sont tristes parce qu’ils vivent un deuil, d’autres parce qu’ils ne réussissent plus à l’école et je dois leur répondre ‘’ ça va aller, ça va passer, ne t’inquiète pas on va s’en sortir, c’est bientôt fini’’ parce que je ne peux les serrer dans mes bras, parce que je veux protéger les gens que j’aime, penser au bien commun avant le mien, je pense à mes vendredis soir que je vais pouvoir passer avec mes amis, bientôt.
Maintenant, sur une note plus positive, à tous ceux qui sont comme moi, nostalgiques, je voudrais vous partager ceci. Un jour, une personne que j’admire beaucoup, qui corrige mes copies d’examens pendant ses journées de congé, a dit : “Mes beaux élèves, vous apprenez à vous relever les manches, et ça, ça va vous servir toute votre vie.” Vrai. Alors je m’accroche à ces belles paroles me disant que, dans quelques années, je serai fière de moi. Malgré le fait qu’une petite partie de mon secondaire aura été différente, je veux me rappeler des leçons que m’aura apprises cette pandémie et des belles années d’avant. La fin de ce chapitre mouvementé approche, je le sens! Vivement le prochain!!
Magalie