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École secondaire de Mirabel

CJE Mirabel
Prisonnière de soi-même
Émotions

Prisonnière de soi-même

J’ai longtemps réfléchi sur ce que j’allais écrire, sur la façon de sortir tous ces sentiments qui couraient dans ma tête. Je pense que j’ai finalement réussi, réussi à l'aborder. J’ouvre mes yeux, il n’y a personne et il fait noir. Pourtant, j’entends un cœur battre, j’entends plein de chuchotements. Je suis seule, personne n’est avec moi. Les chuchotements s’agrandissent jusqu’à définir une voix claire. 

« Tu n’en vaux pas la peine.

Regarde ce que tu as fait de mal. 

Ne vois-tu pas que c’est toi le problème?

Personne ne t’aime. »

Ma respiration s'accélère, j’ai de plus en plus chaud, des larmes coulent sur mes joues. Qu’est-ce qui se passe? Qui est cette voix? Elle est ma pire ennemie, ma plus grande faiblesse. La voix me semble familière. Cette voix, c’est la mienne. J’ai beau vouloir qu’elle arrête, elle ne s’arrête jamais. Elle m’envahit. Je suis prisonnière. Peu importe où je vais, elle est là. Sa présence ne me quitte jamais. Je ne peux m’échapper. J’ai peur, peur que ces pensées deviennent plus récurrentes. 

Cependant, je ne me suis pas infligé cela toute seule. On m’y a obligée. Enfant, ma voix ne pensait qu'à la joie et maintenant, elle ne pense qu’au renvoi de mon estime de moi. La société autour de soi, les gens, il y a tellement de pression. Mes épaules ne pourront bientôt plus en recevoir plus. Cette pression encourage cette voix, elle l’encourage à me détester. 

Tout le monde parle qu’il faut s’aimer alors qu’ils sont les premiers à briser. Une parole, un chuchotement ou même un regard, tout l’encourage. Son courage est fort. J’aimerais lui voler sa force. Ainsi, les insultes des autres ne me toucheraient plus. 

Ma tête va exploser, j’ai perdu toute liberté. On me l’a volée pour la remplacer par quelque chose de triste. Les standards des gens autour de moi sont trop élevés, je m’y suis perdue. Je voyais une porte de sortie et maintenant, ma peine est plus grande. Le fait de ne pas être à leur hauteur m’a angoissée. Je suis prisonnière de moi-même, les chaînes deviennent de plus en lourdes. J’espère bientôt finir ma peine et retrouver ma liberté. Je ne peux plus rester dans ce cachot. Ma voisine de cellule parle trop fort et elle est méchante. 

Malgré tout ça, il y a de l’aide disponible autour et il ne faut pas perdre espoir pour la chercher. Personne n’est seul(e) et il y aura toujours des personnes ressources. Il faut voir la lumière au bout du tunnel et ne pas perdre espoir, parce que malgré les obstacles, il y a toujours du bon. Il faut continuer de se battre. 

Noémi

Ressource d'aide / Tel-Jeunes

Noémi Matuga

Salut, moi, c’est Noémi. J’ai 16 ans et je suis en 5e secondaire. Je dirais de moi que je suis quelqu’un d’ouvert d’esprit. Je cherche vraiment à en savoir plus sur les gens autour de moi. Je suis aussi quelqu’un de très sensible. L’écriture m’amène dans une sorte de monde où je peux enfin me libérer. C’est une des raisons pour laquelle je participe à La deMOIs’aile cette année. Je vais pouvoir m’exprimer et dire ce que je ressens. Les mots sont l’arme la plus forte au monde, rien n’est plus fort, rien n’est plus puissant. Ils sont durs à manier. J’espère avoir cette force pour en faire bon usage.

Noémi Matuga - École secondaire de Mirabel