Je marche anxieusement sur le sentier que mes amies m’avaient indiqué. Le noir et moi, ça fait deux. Non mais, quelle idée de se donner rendez-vous dans une forêt en pleine nuit... À cette pensée, des images de films d’horreur me viennent à l’esprit. Une panique monte en moi, mais je tente de la réprimer et en même temps, je continue de marcher, toujours plus rapidement.
Après quelques minutes, je remarque une croix rouge sur un arbre, un signe qui m’indique que le point de rendez-vous est proche. J’avance de dix pas et j’aperçois une clairière bleutée dans la nuit, illuminée par la douce lumière argentée de la lune. Je passe plusieurs secondes avant de me rendre compte que Marie et Alice ne sont toujours pas fiables. Légèrement paniquée par le fait que je me retrouve toute seule en pleine forêt vers minuit, je tente de me calmer une deuxième fois. Soudainement, l’atmosphère devient froide et pesante. Le bruit d'insectes et d’animaux nocturnes s’interrompt d’un coup pour laisser la place à un léger murmure qui me glace automatiquement le sang. Des frissons de peur et de panique font trembler mes épaules. Je regarde courageusement dans la direction d’où provient le son et je vois la silhouette d’une fillette aux longs cheveux foncés, habillée d’une robe usée blanche. Mon cerveau se met à chercher une explication à cette apparition étrange et une seule hypothèse est plausible : Marie et Alice essayent de me faire peur.
Une légère colère vient s’installer en moi, ce qui me donne l’énergie d’avancer dans la direction de la fille. Mais lorsque je m’approche assez près d’elle, elle tourne la tête, me permettant de voir son visage. Un cri d’abomination s’échappe de ma bouche. Son visage est d’une telle horreur que personne ne peut reproduire cela avec du maquillage, encore moins mes amies qui étaient mauvaises en travaux manuels. Son visage est déformé par deux ouvertures partant de chaque coin de sa bouche jusqu’au milieu de ses joues, lui défigurant le visage avec un sourire démoniaque ensanglanté. Mes jambes commencent à courir dans la direction opposée à celle empruntée par le monstre, mais après quelques enjambées, une chose m’agrippe la jambe et me fait tomber à plat ventre. Je me retourne et regarde mes pieds pour remarquer que du lierre s’enroule dangereusement autour de mes mollets. Les végétaux semblent gruger ma chaire tellement leur emprise se fait pesante. Peu à peu, je commence à sentir de moins en moins mes pieds et les plantes gagnent peu à peu du terrain sur mes jambes. Apeurée, mon souffle devient de plus en plus rapide. Je regarde derrière moi et ma panique devient encore plus grande...
Maxim