Ce texte est dédié pour cette femme qui m'a donné la vie. À l'heure que j'écris ces lignes, je pleure, car je ne sais pas si je te manque. On dirait que tu n'as pas accepté mon choix. Je n’ai rien contre toi. Je suis en famille d'accueil, car je suis cette personne que je reconnais plus. Je suis là, à lutter contre mes pensées pour ne pas
retomber. Mon anxiété est encore là et elle ne disparaîtra pas jusqu'à ce que ça
revienne comme avant. Pour l'instant, j'ai juste besoin de temps.
Ces derniers mois ont été difficiles, maman. Depuis 5 mois, j'ai un sentiment de vide, car j'ai perdu ma grand-mère, mon arrière-grand-mère et une amie chère à la suite d'un foutu cancer. C’est à ce moment-là que je me suis perdue. J’ai toujours gardé ça pour moi, aucune personne n’était au courant de mes sentiments. Je jouais l'actrice en affichant ce faux sourire sur mon visage, car je voulais que personne ne sache que je ne voulais plus exister. Je mentais aussi sur le fait que j'avais toujours froid, mais c'était à cause des blessures sur mes bras et des bleus que je me procurais. Il y avait des soirs où j'avais juste envie de pleurer jusqu'à avoir du mal à respirer. Tu n’avais jamais remarqué tous ces changements?
Je me maquillais, ce n'était pas pour rien. Je n'allais plus à mes cours et mon silence avait remplacé mes mots. Tous les jours, je me levais avec cette anxiété qui me hantait avec des pensées négatives. Je me disais que les efforts que je faisais, personne ne le remarquait, que ma tenue n'était pas à la mode et que j'étais juste une moins que rien. J'avais peur de parler, car je pensais que j'allais me faire juger parce que ce n’était pas assez intelligent. J’étais tannée de me sentir comme ça, alors j'ai décidé d'aller demander de l'aide. Ça me faisait peur au début, je l’avoue.
Tous ces changements, je m'y habitue avec le temps. Aujourd'hui, j'ai appris à ne pas faire confiance aux gens aussi facilement. J’ai appris à faire plus attention avec les garçons. J’ai appris que je ne devais pas écouter ce que les gens disaient, car c'étaient seulement des mots. Ce qui m'a le plus détruite ce mois-ci, c'est qu'à mon anniversaire, tu ne m’as jamais appelée ou textée « bonne fête ». Qu’est-ce qui te l'empêchait au juste maman?
Habituellement, tu es la première et cette année, tu ne me l’as jamais dit. J’aimerais tellement te le dire en face que je t’aime, mais je n’y arrive pas, car toi aussi, tu ne me le dis pas. J’aurais tellement voulu t'appeler pour te raconter ma première journée d’école, mais j'ai peur que tu blesses mon cœur encore plusieurs heures, alors je ne t’appelle pas. Ce qui est le plus dur en ce moment, c'est ce manque, mais je m’y habitue même si je trouve ça difficile.
Marilou Brin