Quand la nuit tombe, plongé dans la pénombre, le silence prend place. Un silence relatif, disons calme. Ces petites voix dans ta tête prennent maintenant toute la place. Des voix muettes. Des voix qui n’ont pas besoin de s’imposer pour te faire sentir cet inconfort. Un inconfort qui s'est emparé de toi depuis quelque temps. Une souffrance constante qui t’a adopté. Tu essaies de la déloger, mais elle semble s’incruster davantage chaque fois.
Perdu dans ce néant de possibilités, tu perds pied. Émotionnellement détaché, tu ne sais plus à quoi t’accrocher. Tout semble t’échapper, mais tu continues à te persuader que tout va bien aller. Que les journées ne se transformeront pas en années. Que ce malaise finira seulement par passer telle une canicule une semaine d’été.
Je t’ai surpris en train de fixer ce vide. Ton reflet vidé de tout vide. Tu ne savais même pas où poser ton regard parce qu’il n’y avait rien. Pourtant, tu le fixais attentivement en espérant qu’il se remplisse.
Tes journées commencèrent à être aussi noires que l’abîme qu’était devenue ton âme. Accompagnée du désespoir, la lueur de tes yeux dégageait une panoplie d’émotions. Tu semblais en parfait “incontrôle”.
Une boule de mélancolie agressive qui te bloquait la trachée t’empêchait de respirer. Chaque bouffée d’air était aussi dure à avaler que le fait que ta vie était rendue un vrai précipice. Pris au piège, ne sachant plus par où t’évader, tu t’en remets au remède le plus efficace. Celui de partager le gouffre qui t’enivrait. Celui où tes mots te libéreraient de ta condamnation.
Kamille