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École secondaire Augustin-Norbert-Morin

Projet de mémoire d’une étudiante de maîtrise en psychoéducation de l’UQO
L’ombre d’un souffle
Émotions , Deuil

L’ombre d’un souffle

Dès l'aube de ce premier jour, tu sens ton corps devenir lourd, comme pétrifié par ce sentiment oppressant. Pourtant, tu as l'impression que tout est irréel. Tes émotions sont figées. Ton corps est maintenant un fardeau. Ce choc te poignarde. C'est aujourd'hui que tu apprends ce que tu n'as jamais voulu entendre.

Au deuxième jour, tu ne te réveilles pas de ce merveilleux rêve, le déni semble s'installer peu à peu. Ce mécanisme, qui a pour but de t'apaiser, va te rendre la vie plus facile, plus douce. Pour l'instant. Tout est identique aux cinq derniers mois, l'atmosphère de la maison est la même, ou presque. Mais, tes membres sont pesants, comme si un poids invisible te tirait lentement vers le sol. Mais ça, tu refuses de l'entendre.

Puis, au troisième jour, un grain d'espoir t'effleure et tu pries. Peu importe qui, peu importe quoi, toi, tu n'as jamais été croyante. Dans cette lueur d'espoir, tu leur offres tout ce que tu possèdes. Une tentative désespérée d'échapper à cette douleur certaine. Pourtant, au fond de toi, tu sais que cela ne changera rien. Mais ça, tu ne veux pas l'entendre.

Le matin du quatrième jour, tu te réveilles à ce son assourdissant. Plusieurs personnes se regroupent devant ta chambre, le visage grave. Tu avais raison, il semble que Dieu ne t'a pas écoutée. À ce moment, la colère s'empare de toi, brûlante. Dévastatrice. Elle remplit tes yeux de larmes. Tu ne comprends pas pourquoi la vie est si injuste avec toi. Tu veux tout détruire, tout brûler. Mais, tu restes calme car, aujourd'hui, une décision sera prise. Une décision que tu ne voulais surtout pas entendre.

Au cinquième jour, la réalité te frappe, brutale et sans pitié. Ce changement de décor se justifie de lui-même. Un nœud se forme dans ton estomac. Ta colère se transforme en tristesse. Tu te mets à pleurer comme un enfant, comme tu as pleuré, il y a longtemps. Tu sanglotes. Ta vision est trouble. Le chagrin m'envahit dans un gouffre sans fond, plus rien n'a de sens, pas même tes pensées. Mais ça, personne ne veut l'entendre, pas même toi.

Au dernier jour, tu vas t'asseoir sur ce lit d'hôpital. Tu regardes ta mère, allongée sur ce lit, rongée par la maladie, s'éteindre tranquillement. Sa conscience s'est évaporée depuis longtemps, mais sa faible respiration te soulage encore. Tu savais que ce jour viendrait, au fond, tu l'as toujours su. Ce nouveau chemin te semble si ardu, parsemé de larmes et de souvenirs. C'est difficile d'accepter. Mais ça, Océanne, tu l'as déjà entendu.

Océanne