Les répercussions ont commencé à suivre après cette crise. Je l’ai souvent vue pleurer ma mère, mais jamais comme ça. Jamais elle n’a été aussi inquiète de quelque chose. J’avais peur, car je savais que j’allais probablement changer son quotidien. Même si au fond de moi, j’essayais de m’en foutre de cette maladie de merde auquel je me disais, c’était « passager », même si j’essayais de me convaincre moi, ben ma petite voix intérieure ne pouvait plus mentir. Ça devenait plus sérieux et je devais la considérer. Mais, j’ai quand même continué à faire ma tête de cochons en ne voulant pas montrer mes émotions devant mes parents. En continuant à dire que « j’étais chill » que voyons donc, tout était correct…
La vérité, c’est que je n’allais pas bien. Chaque soir, je pleurais, j’étais en maudit après la vie. Pourquoi à moi? Je me sentais tellement seule là-dedans. Pourtant, j’étais bien entourée de tout le monde qui s’inquiétait pour moi. De l’inquiétude, ce n’était pas ce dont j’avais besoin! Parce que même si les gens s’inquiétaient pour moi, personne ne comprenait, c’était quoi faire ce que je fais. Ne jamais savoir, c’était quand que mes crises allaient surgir. Ne jamais savoir si j’allais devoir partir en ambulance. Ne jamais savoir l’amplitude que ma crise allait prendre. Jamais contrôler comment j’allais « alourdir » la vie de mes parents.
Chez moi, la tension a commencé à monter. Je me chicanais beaucoup avec mes parents et je savais que c’était moi le problème. Ma mère essayait toujours de venir calmement me parler pour essayer de comprendre comment je le vivais, je me mettais à crier et je montais dans ma chambre. Je voulais être seule, vivre ça seule. J’étais fâchée après moi-même d’avoir amené ma famille là-dedans. Je me sentais coupable d’être rendue celle qui avait fait de la peine à plusieurs, je pense à toutes mes amies proches, à ma famille et à mon entourage.
En fait, je ne me sentais jamais à ma place, nulle part, pendant les derniers mois, car j’angoissais à l’idée de faire d’autres crises, ce qui n’aidait pas ma cause. La nuit, je rêvais que je faisais une crise. J’avais cette obsession, car je détestais tellement en faire.
On dirait que l’épilepsie s’est vraiment incrustée dans ma vie comme un énorme poids. Je vous le dis, j’étais tellement fâchée de ce que la vie m’amenait! Non seulement, je faisais des crises, mais j’avais aussi les conséquences qui s’enchaînaient à tout ça comme, mettre un terme à mon permis de conduire, prendre une pause du ski pour un temps indéterminé, je ne pouvais jamais être seule. Plus de sorties, plus d’alcool, finis les « partys », couche-toi tôt Marianne, me disait ma mère. Ça me rendait folle! Je me disais : « Est-ce vraiment à moi que ça arrive? »
Dans ma tête, c’était vraiment facile au début de se dire que tout allait passer parce que je n’avais jamais eu un tel obstacle dans ma vie. Mais là, c’était différent. Ça n’allait pas partir du jour au lendemain et rien n’allait revenir du jour au lendemain comme avant. À suivre le 15 mars…
Marianne