Mes yeux dans les siens,
mon coeur dans sa main,
mon esprit se perdant quelque part avec le sien.
Allongés dans un champ de fleurs, il y a du mauve à en perdre la vue, des oiseaux chantent à nous rendre sourds, des rires résonnent nous faisant perdre la tête.
Le vent souffle doucement, une mélodie se crée, elle restera dans la tête à jamais. Une mélodie qui me rappelle que tout ça n’est que mon imagination, un rêve.
La lumière du soleil perce les feuilles des arbres, le ruisseau d’à côté coule lentement, une odeur pure me monte au nez, on sourit ensemble devant ce paysage qui nous coupe le souffle. On sourit tous les deux parce que cet instant est trop beau pour simplement le laisser faner bêtement.
Le temps avance au ralenti, le temps tourne autour de nous, nous rappelant nos meilleurs moments.
Des souvenirs reviennent nous hanter, des larmes commencent à couler et mon cœur commence à s’oublier.
On commence à s’apercevoir que l’amour nous tourne autour, rôde dans les parages. Caché dans le paysage mélancolique de mes rêves, on l’entend rire au loin, fier de son coup. L’amour nous surveille de ses yeux aveugles.
Un coup de vent me brise le corps.
Mes cheveux volent et les pétales créent un tourbillon mauve. L’énergie de cet instant magique est rompue, je la vois partir au loin accompagnée de toute notre joie.
Une chanson que j’ai dans la tête retentit. Ma mère chante doucement : « Je pars au vent et son souffle me libère, je me fous de la poussière. Le beat en dedans et la tête dans les airs, le cœur par le chignon du cou ». Ma mère chante cette mélodie des Sœurs Boulay pour m’endormir depuis que j’ai commencé à m'emmêler dans mon imagination.
Le vent chaud m’emporte et je n’essaie pas de résister. Le calme est de retour dans le ciel. Ici, tout est bleu et mauve. Je voudrais me coucher dans les nuages, me faire un lit quelque part et rêver sans mensonges.
Mon autre moi s’amuse à me mentir, à jouer avec mes sentiments. Mon subconscient s’éveille quand je pars dans le monde du sommeil. Il me fait croire à des scènes parfaites remplies de fleurs mauves et de douces mélodies.
Mon subconscient me fait croire à mes propres mensonges. Il les transforme en rêves, même s’il sait que ce ne sont que de pauvres mensonges flous.
-
Maman, j’ai fait un rêve parfait cette nuit.
-
Alors pourquoi tes yeux sont-ils tristes?
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Parce que j’aurais voulu qu’il soit réel.
Je me lève lourdement et découvre des pétales de fleurs mauves par terre. Je souris, les ramasse et les presse contre cœur.
Ces pétales me laissent croire qu'un jour tout cela sera réel.
Je souris devant cet instant qui ne se fanera jamais.
Camille
-Par le chignon du cou, les Sœurs Boulay