Aimez notre page
Suivez nous sur



École secondaire Augustin-Norbert-Morin

Projet de mémoire d’une étudiante de maîtrise en psychoéducation de l’UQO
Laissez-nous être encore des adolescents
Crise mondiale Covid-19 , Émotions

Laissez-nous être encore des adolescents

J’ai 17 ans et trop de choses dans ma tête, ça tourne et retourne. J’imagine que les gens changent, qu’ils grandissent et qu’ils partent, mais ce n'est pas si grave. Trop stressée, mais toujours aussi correct qu’hier. Ils ont beau demander, j’ai de la misère à mettre des mots sur tous ces sentiments que j’aimerais bien extérioriser. Finalement, peut-être que tout partira avec le temps. Peut-être que ce sentiment d’impuissance partira un jour. 

J’ai l’impression d’être encore 2 ans en arrière. D’avoir manqué quelque chose. D’avoir perdu en cours de chemin. D’avoir fermé les yeux 5 minuscules minutes et de m’être réveillée dans ce futur bordélique. Elle est où mon adolescence? Celle dont on parle dans les films. Les adultes disent qu'on est paresseux et inutiles, qu’on prend des mauvaises décisions et qu’on se crée des excuses pour ne pas faire les choses. Mais, ils ne comprennent pas que parfois, ça fait mal et qu’on veut oublier une partie de cette douleur que l’on a au fond de la poitrine. Qu’on veut seulement oublier la réalité dans laquelle on vit. Parce que la vérité, c’est que c’est dur. Voir ces années si précieuses défiler devant nos yeux sans pouvoir expérimenter pleinement. 

J’ai parfois l’impression que c’est minimisé. J’entends souvent la phrase: "Ils sont habitués aux changements, ils vont s’adapter sans problèmes." Mais, le discours que j’entends aujourd’hui n’est pas le même que j’entendais quand j’étais enfant. Plus d’amis, plus d’école, plus de socialisation. On a été coupés du monde tant de fois durant ces 2 dernières années. On ne s’habitue pas, on fait avec. Parce qu’on n’a pas le choix et puis, de toute façon, lorsque l’on donne notre avis, personne ne nous écoute, car on est jeune. Alors peut-être qu’on se couche tard, peut-être que l’on boit et peut-être qu’on étudie pas. Mais, ce n’est pas une raison de nous faire la morale. Croyez-moi! On le sait déjà et on s’en veut encore plus quand vous nous le faites remarquer. Parce qu’on essaye d’être assez, on essaye d’avoir votre approbation, on essaye de vous rendre fière. On en sait plus sur le monde que ce que vous le pensez et lorsque vous nous traitez comme des enfants, on se sent insultés. Mais parfois, on n'a tout simplement pas envie de partager ce qui nous tracasse. L’école, c’est stressant et essayez de devenir un adulte aussi! 

Parfois, j’ai l’impression qu'ils ne nous comprennent pas. Je n'aime pas quand ils me disent “j’exagère”, je vis mon émotion et j’en ai besoin. Alors, laissez-nous prendre de mauvaises décisions, laissez-nous rire avec nos amis jusqu’à 5h du matin et laissez-nous être encore des adolescents. Parce qu’aujourd’hui est le plus jeune que je suis et demain n’existe toujours pas. Alors tant que le soleil ne s'est pas levé, je peux profiter encore un peu de la paix que j’ai.

Camille

Camille Charbonneau

Je suis Camille Charbonneau, je suis en 5e secondaire et j’ai 16 ans. J’adore écrire sur tout et sur rien. De minuscules phrases à des textes qui n’en finissent plus. C’est une façon de me défouler sur tout ce qui m’arrive. J’aime ça, ça me calme d’une certaine manière. J’écris  lorsque ça vient et je fais passer mes sentiments dans tout ça. Parfois, c'est juste un gros bordel, mais ça donne quelque chose qui me permet de mieux me comprendre. J’écris presque tous les jours, c’est un truc dont je ne peux plus me passer. J’aime ça, je me sens bien après, comme si j’avais eu une discussion avec moi-même. J’adore les relire aussi. Me souvenir du sentiment que je ressentais lorsque je l’écrivais. J’aime faire lire mes textes à mes amis, alors si je peux les partager avec d’autres personnes, pourquoi pas!

Camille Charbonneau - École secondaire Augustin-Norbert-Morin