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École secondaire Augustin-Norbert-Morin

Projet de mémoire d’une étudiante de maîtrise en psychoéducation de l’UQO
Une seule suffit
Consentement , Pression sociale

Une seule suffit

Une. Il n’en aura fallu qu’une seule pour me détruire intérieurement.

Une seule, parce que tu le demandais sans cesse : je craignais que tu partes encore une fois.

Une seule, pour te faire plaisir mais, maintenant, j’ai honte de moi, honte de mon propre corps.

Ce n’était qu’une photo, mais tu as été le premier à profiter de ma vulnérabilité.

J’étais dans une mauvaise période lorsque tu es apparu. Tu as tiré profit de mon innocence et de ce besoin que j’avais de me sentir aimée et de plaire à quelqu’un. Tu me connaissais à peine, pourtant tu disais que tu m’aimais. Que tu me rendrais heureuse, que tu serais toujours là pour moi, que j’étais quelqu’un de génial… Et, surtout, que tu me trouvais belle. Tant de jolies paroles que j’avais besoin d’entendre… Dès lors, j’étais coincée dans ton piège sans issue.

Chaque jour était identique. Des mots doux, puis tu m’en demandais une. Au début, je disais non. Ça me mettait mal à l’aise, mais tu m’assurais que ce n’était pas grave… Pour en redemander une plus tard.

Ça ne te plaisait pas. Un matin, tu m’as bloquée de partout sans explication mais, en un instant, j’ai compris pourquoi. Le soir même, tu étais revenu, me suppliant de te pardonner d’être parti. Tu m’aimais trop, apparemment. Et j’ai été naïve à ce qu’il paraît.

Tu es rapidement revenu à la charge. Je suis passée de non à l’hésitation. Progressivement, tu te voyais remporter la partie. Tu en quémandais encore et encore, jusqu’au jour où je n’ai pas su dire non.

Je crois qu’on avait chacun notre part de responsabilité dans cette histoire. C’est moi qui aie pris cette photo, qui a appuyé sur “envoyer” et qui a exposé mon corps de cette façon… Mais tu voyais mon hésitation, je t’avais clairement dit non au départ et, pourtant, tu as profité de moi. Je t’ai envoyé cette photo sans réel consentement.

J’avais 14 ans, tu allais en avoir 18. Tout compte fait, nous ne formions pas vraiment un couple. Tu as eu ce que tu voulais, puis tu es parti définitivement. Ma silhouette ne t’a pas plu? Je ne t’en donnais pas suffisamment? Tu ne regrettes probablement pas d’avoir fait ça, mais tu m’as transmis cette culpabilité, cette honte ainsi que cette perte de confiance envers les autres et moi-même. 

Amélie 

Amélie Bellemare Huskin

Salut, moi c'est Amélie Bellemare Huskin, j'ai 16 ans et je suis en 5e secondaire. J'ai participé à La deMois'aile l'an passé et j'ai voulu le refaire, car ça m'avait permis de trouver la motivation d'écrire. Aussi, ça m'a permis de mieux comprendre et d'exprimer mes émotions et de pouvoir les partager librement. Participer de nouveau au projet me permettra de revivre une magnifique expérience pour cette dernière année de secondaire.

Amélie Bellemare Huskin - École secondaire Augustin-Norbert-Morin