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École secondaire Augustin-Norbert-Morin

Projet de mémoire d’une étudiante de maîtrise en psychoéducation de l’UQO
Et si c’étaient les deux?
Orientation sexuelle , Pression sociale

Et si c’étaient les deux?

Mes amis me demandent souvent quand j’embrasserai enfin un garçon. Parfois, en me faisant me sentir comme si ce n’était pas normal que ça ne se soit jamais produit. Comme si j’étais en retard sur les autres, alors que je veux tout simplement prendre mon temps. Ma mère, elle, attend le jour où je ramènerai un petit copain à la maison pour faire sa connaissance. Mais, s’il y avait des chances que je puisse également ramener une petite amie, serait-ce un problème?

Je me pose énormément de questions parce qu’il est impossible, pour moi, de savoir d’avance la réaction des gens par rapport à ça. Parfois, je suis tentée de tout dévoiler à mes proches. Je vois plein de personnes qui se font accepter telles qu’elles sont et je suis consciente qu’en parler m'enlevait un poids des épaules. 

Mais par la suite, je me rappelle ceux qui perdent des amis, qu’un membre de leur famille cesse de leur parler ou encore, qui se font mettre à la porte par leurs propres parents à cause de leur orientation sexuelle. Ceux qui se font harceler à l’école, sur les réseaux sociaux ou dans des lieux publics en pouvant se rendre jusqu’à être menacés de mort. Je trouve ça injuste qu’encore aujourd’hui, certaines personnes n’acceptent toujours pas qu’on soit libre d’aimer qui on souhaite. Ça vient me bloquer quand je suis prête à en parler. Pourtant, j’ai réussi avec quelques amis et jusqu’à maintenant, ils m’ont tous acceptée comme je suis. C’est plus difficile avec quelqu’un de plus important que les autres, comme avec mon meilleur ami. Je ne voulais pas risquer de perdre mon amitié la plus chère. J’avais décidé de foncer malgré mes mains qui tremblaient tandis que j’appuyais sur les touches du clavier. J’avais ri de soulagement lorsqu’il m’avait demandé ce que ça pouvait bien changer et qu’il m’avait soutenue, comme à l’habitude. Ça m’a encouragée à arrêter de repousser ce sentiment au fond de moi. J’ai essayé avec ma mère assez subtilement, peut-être même trop, car évidemment, elle n’a pas compris le message. Peut-être qu’un jour, je lui ferai lire ce texte qui fait ressortir toutes mes pensées plus clairement, si j’en ai le courage. En tout cas, ça serait plus simple, pour moi, que de lui dire directement.

J’ai tellement d’interrogations dans ma tête, car comment être totalement sûre de tout ça si je n’ai jamais eu d’expérience avec une fille ou un garçon, même si je ressens de l’attirance pour les deux? Mais si, finalement, j’étais réellement bisexuelle, devrais-je m’en excuser?

Amélie
 

Amélie Bellemare Huskin

Salut, moi c'est Amélie Bellemare Huskin, j'ai 16 ans et je suis en 5e secondaire. J'ai participé à La deMois'aile l'an passé et j'ai voulu le refaire, car ça m'avait permis de trouver la motivation d'écrire. Aussi, ça m'a permis de mieux comprendre et d'exprimer mes émotions et de pouvoir les partager librement. Participer de nouveau au projet me permettra de revivre une magnifique expérience pour cette dernière année de secondaire.

Amélie Bellemare Huskin - École secondaire Augustin-Norbert-Morin