Perdre quelque chose est difficile, mais se faire voler quelque chose, tel un rêve ou un groupe auquel tu tiens infiniment est un sentiment éprouvant, surtout à l’adolescence, cette période où tes amis sont tes repères, tes rêves sont ta motivation, où tu apprends à te découvrir, t’affirmer, te construire graduellement pour devenir un adulte.
L’adolescence se traduit comme une période de transition marquée par de grandes transformations. Une période de recherche d’autonomie, de renforcement des liens avec ses amis, mais également, une période de questionnements, d’affirmation. Ces changements importants nous rendent plus vulnérables et irritables.
Si je suis en apprentissage, en développement pour devenir une adulte, pourquoi certains adultes, en qui j’avais confiance, me demandent déjà d’avoir le jugement, la capacité et la rapidité de réflexion ainsi que la diplomatie d’un adulte? Pourquoi s’adressent-ils à moi comme à une adulte, me mettent sous tension sans me laisser un temps de recul pour bien peser mes mots?
Ils me diront que je suis autonome, mature et polyvalente… malgré ces belles qualités, oublient-ils que je ne suis encore qu’une simple adolescente qui vit une multitude d’émotions et qui apprend encore à les gérer? Malgré mes avertissements de me laisser m’éloigner, respirer et organiser ma pensée quand je suis émotive, en colère, ou indignée, ils ont continué à m’exposer, à me fragiliser devant mon groupe que je représente, qui me représente, démontrant que même des adultes peuvent glisser dans l’acharnement quand ils se sentent menacés telle une simple adolescente en développement.
Je ne suis qu’une simple adolescente qui apprend à me connaître, à gérer mes émotions et qui tente d’appliquer mes stratégies pour fonctionner quand on lui permet de le faire. Pourquoi suis-je adéquate partout, sauf là où on ne me laisse pas être une simple adolescente en développement ? Pourquoi on ne m’a pas écoutée, respectée… pourquoi m’a-t-on amenée en situation de fragilité?
Un jour, on me dit que je suis une leader, que je motive les troupes même dans les moments difficiles, que je suis loyale et que je représente bien les intérêts de mon équipe, mais en même temps, on me dit que je suis directe et impulsive, que je dois changer. Mes qualités sont donc mes défauts …
Mon comportement est généralement exemplaire. Mais oui, il m’arrive, lorsqu’on m’accuse injustement, m’infantilise ou m’expose, que j’explose. Rapidement, je reconnais mes torts, et m’excuse, mais les adultes, eux, peuvent-ils en faire autant?
Dernièrement, on m’a obligée à faire un choix à la suite d’une situation conflictuelle récurrente, bien que JE me sois excusée et ai reconnu mes torts. Deux options m’étaient présentées, mais une des options me plaçait dans une situation irrécupérable selon les dires… Cette option était donc vouée à l’échec me retrouvant à ce moment sans aucune autre option.
La perfection n’existe pas, nous faisons tous des erreurs et regrettons tous des actions ou des paroles. Les reconnaître est une grande marque de maturité. J’ai l’impression, depuis deux semaines, de rejouer dans un film, je repasse celui-ci, en tentant de changer la narration, mais rien n’y fait, la finale reste la même. Je réalise que pour certaines personnes, l’erreur n’est pas humaine, ou peut-être pense-t-il que l’erreur est humaine, mais que je suis inhumaine…
Je suis une simple adolescente en deuil.
En deuil de mon équipe, de ma deuxième famille, de mon rêve que je chérissais avec elle. J’ai dû faire un choix qui n’en était pas un. Mais ayant de bonnes fondations, ma résilience me permettra de me reconstruire dans une nouvelle équipe qui acceptera mes imperfections et comprendra que je ne suis qu’une simple adolescente.
Mélina


