Je garde le sourire. Toujours. C’est presque devenu ma façon de respirer. Quand tout va bien, je souris. Même quand je ne me sens pas bien, je souris aussi, comme si ce simple geste pouvait me protéger de ce qui me blesse à l’intérieur.
Quand il y a des chicanes, je serre un peu plus les dents, j’arrondis un peu plus les lèvres. Je donne l’impression que rien ne m’atteint, que je suis capable de tout absorber sans jamais craquer. Et pourtant, parfois, mon cœur hurle en silence. Parfois, j’ai juste envie qu’on voie que mon sourire n’est pas toujours un signe de force… mais un réflexe pour survivre.
Même les ruptures, je les traverse avec ce même masque doux, ce même air de « ça va aller ». Comme si montrer ma peine rendait les choses plus réelles, plus difficiles à porter. Alors je choisis le sourire, encore et encore, même quand tout s’effondre un peu dedans.
Je sais que ce n’est pas toujours la meilleure solution, mais c’est ma manière à moi d’essayer de garder le contrôle. De me rassembler, de me tenir debout. Peut-être que, quelque part, je me dis que si j’ai l’air d’aller bien, je finirai par aller bien pour vrai. C’est ma façon fragile d’espérer, de me reconstruire, pas à pas, derrière un sourire qui veut dire plus que ce qu’il montre.
– Morgane
