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Reculer le temps pour avancer de l’avant

Rilla B.

Écrit par : Rilla B.

École : École secondaire Henri-Dunant

Année scolaire : 2025-2026

Publié le : 12 Décembre 2025

Un jour, tu te réveilles et tu as grandi. Tu n’es plus la petite fille qui jouait dans le jardin en s’imaginant des mondes féériques, ni celle qui accourait dans les bras de maman et papa pour leur offrir une fleur trouvée au sol. Tu n’es plus cette enfant incapable de dormir, attendant impatiemment l’arrivée du Père Noël et son sac rempli de cadeaux.

Tu as grandi… ou plutôt vieilli.

La réalité peut te heurter comme un bus qui t’écrase sous son poids, tandis que d’autres ressentiront plutôt une petite poussée dans le dos avant de plonger dans le vide de leur plein gré, comme si quelqu’un les rassurait en murmurant : « Vas-y, tu peux y arriver… Je crois en toi ! »
On est tous différents, et chacun vivra cette étape à sa façon. Personnellement, j’ai l’impression de naviguer depuis longtemps sur une mer imprévisible. La réalité me revient par vagues et, parfois, sous forme de tempête déchaînée.

Je suis seule à naviguer sur ces flots, souvent accompagnée du bourdonnement incessant de : « Tu es si mature ! Tellement intelligente pour ton âge… Je ne me fais pas de soucis pour ton avenir ! »
À force de toujours l’entendre, tu finis par y croire, voire en devenir dépendante. Et quand ces murmures s’arrêtent, tu te demandes s’il te manque quelque chose, si tu en fais assez. Alors, quand une vague arrive, elle te prend de court, et tu essaies tant bien que mal de manœuvrer pour ne pas te faire engloutir.

J’aurais voulu avoir plus de temps.
Plus de temps pour vivre avec cette innocence magique de l’enfance. Beaucoup voulaient grandir trop vite, être indépendantes, et ont oublié de profiter du peu de temps qu’elles avaient pour découvrir ce monde qui nous paraissait si grand autrefois.

S’il m’était possible de parler à la petite fille de huit ans que j’étais, je lui dirais :
Tu n’as pas besoin d’être aussi sérieuse. L’enfance est faite pour découvrir, explorer et faire des erreurs ! C’est comme ça qu’on apprend. Lâche ton fou et arrête de penser aux autres. Pense un peu plus à toi.

Aujourd’hui, j’ai seize ans, et je voudrais en avoir huit. Je voudrais rejouer avec mes poupées pour oublier, juste un moment, le stress de mes études. Je voudrais avoir huit ans pour ne plus pleurer à l’idée de partir, pour ne plus penser à mes amis que je devrai quitter.

Mais, je sais que je ne pourrai jamais revivre ces moments. La seule chose que je peux faire, c’est me raccrocher à ces bribes de souvenirs presque envolés. Ces souvenirs chaleureux qui m’ont fait rire, sourire… pleurer.
J’y pense en me concentrant sur le chemin qui se trace devant moi. Je dois me mouiller les pieds, prendre des risques et sortir de ma zone de confort, même si ça me terrifie. On n’a qu’une seule vie — autant en profiter, non ?

Je réalise pourtant que beaucoup oublient que vieillir n’est pas un fardeau. C’est un magnifique cadeau. Profites-en parce que certains n’ont pas cette chance. Certains sont emportés trop tôt par la maladie, d’autres ne vivront pas assez longtemps pour voir briller une dernière étoile.

Alors, qu’est-ce que je voulais vraiment dire en écrivant tout ça ?
Je ne le sais pas moi-même. Peut-être que je voulais juste vider mon esprit ou me rassurer face à l’avenir qui m’attend à chaque coin de rue, tapis dans l’ombre, observant silencieusement…

J’espère avoir réussi à t’interpeller, d’une façon ou d’une autre.
Pour ma part, je retourne à mes poupées.

Bonne nuit,
Rilla B.

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