Tout a commencé dans la cuisine, avec de l’huile qui chauffait trop vite. En quelques secondes, les flammes ont explosé, rapides et violentes. Ce qui devait être juste un repas normal s’est transformé en cauchemar. Le feu s’est jeté sur moi comme un monstre affamé, dévorant tout ce qui était autour.
La panique m’a frappée fort. Les cris, les pleurs, mes mains qui tremblaient sans arrêt… j’étais figée, incapable de bouger. La fumée me coupait le souffle, chaque respiration était difficile. Mon cœur battait tellement vite que j’avais l’impression qu’il allait sortir de ma poitrine. J’ai vraiment cru que c’était fini pour moi.
Quand les flammes ont enfin été éteintes, il ne restait qu’un silence lourd et un vide bizarre. Les murs étaient noirs, l’odeur de brûlé collait partout. Je suis retournée à l’intérieur pour chercher des choses, mais c’était étrange : c’était ma maison, et pourtant je ne me sentais plus chez moi. Le feu avait volé mon refuge, avait transformé mon quotidien en quelque chose de froid et étranger. Mais malgré ça, revenir dans notre maison m’a fait un bien fou. Même après tout ce qui s’était passé, franchir la porte et sentir que c’était encore « chez nous » m’a redonné un souffle de vie.
Les cauchemars ont commencé à me hanter. La nuit, je revivais les flammes, les cris, la fumée. Même aujourd’hui, un bruit dans la cuisine suffit à me faire paniquer. Les tremblements reviennent, les larmes montent, et la peur s’accroche à moi comme une ombre qui refuse de partir. Le traumatisme ne se voit pas, mais il brûle encore à l’intérieur.
Recommencer à zéro, c’est comme marcher dans les ruines de soi-même. La culpabilité me rongeait : si j’avais fait plus attention… si j’avais réagi plus vite… Mais malgré tout, j’ai découvert une force que je ne pensais pas avoir. Le feu m’a pris mes repères, mais il m’a laissé une vérité brutale : même quand tout s’écroule, je peux me relever.
Je n’oublierai jamais cette nuit : les flammes, les cris, les pleurs, la panique totale. J’ai cru que tout était fini. Et pourtant, revenir dans ma maison, même détruite, m’a donné un souffle de vie. C’était étrange, douloureux, mais tellement rassurant. Les cauchemars me hantent encore, la peur ne disparaît pas… mais j’ai compris une chose essentielle : j’ai perdu mes repères dans le feu, mais j’ai retrouver ma force dans les cendres.
Sara-Rose



