Elle s’assoit sur ma poitrine,
Invisible,
Lourde comme un clou bien enfoncé.
Ses doigts s’enroulent autour de ma gorge
Comme des souvenirs que nous ne voulons pas nommer
Elle murmure :
« Respire, mais pas trop. »
La nuit, elle marche dans mes veines.
Chaque battement devient un lourd pas,
Chaque silence est une menace.
Je ne dors plus,
Je rends les armes.
Le matin, elle se glisse sous ma peau,
Elle met son nom sur mes gestes,
Et m’oblige à sourire
Pour qu’ils ne voient pas
Qu’elle a déjà tout pris.
Parfois, je crois qu’elle part,
Qu’elle m’oublie.
Cependant, elle revient
Comme une marée noire
Qui revient sans arrêt.
Ce qu’on enterre revient par les racines.
-Audrey Tremblay



