La nuit de l’été de mes 15 ans, j’ai aperçu une étoile filante traversant le ciel. Elle fonçait à toute allure et ne s’arrêtait jamais. Pétillante, chaleureuse et étincelante, je n’arrivais pas à la suivre des yeux tellement elle tourbillonnait. Puis, tranquillement, elle s’est approchée de moi, brûlante, et s’est présentée. Nous avons partagé, toute la nuit, une grande conversation et dès l’aurore, elle s’est envolée.
Elle veillait sur moi tous les jours. Elle m’écoutait parler tous les soirs. Elle me conseillait toutes les nuits. Elle n’était pas à mes côtés continuellement mais je la sentais briller dans ma profonde obscurité. Elle me chaperonnait toujours vers la bonne décision ou plutôt celle qui allait m’apporter le plus de fierté et de vécu. Rapidement, elle était devenue ma bonne amie et ma confidente.
À elle, je racontais mes plus grandes peurs, mes plus belles réussites, mes plus regrettables erreurs et surtout mes plus loufoques expériences de vie. Elle terminait toujours par me dire: «Rien n’arrive pour rien dans la vie et si c’est arrivé, c’est que tu as quelque chose à retenir de cette expérience»… «Ne juge pas les autres avant-même de les connaître, car ils ont tant à t’apprendre»… «Vis le moment présent, ne commence point à angoisser pour le futur»… «Apprécie ce que tu possèdes et chéris-le»… Elle parlait avec son cœur au nom de son expérience.
Quelques semaines plus tard, à la tombée des feuilles, elle m’a quittée pour le Cégep de la Gaspésie.
Sans le savoir, cette étoile a changé entièrement ma perception de la vie et je lui en suis énormément reconnaissante. Tous les soirs, quand je regarde le ciel étoilé, je me remémore les judicieuses paroles de ma bonne étoile et je sais que même si plusieurs kilomètres nous séparent, elle pense à moi et m’envoie toute sa lumière. Elle m’a tant appris et, en ce jour, je vois grâce à elle, tout le cheminement que j’ai fait. Elle était un réel cadeau descendu du ciel.
Merci à toi ma céleste amie, Daphney.
Sache que je veille sur toi à mon tour.
Ton amie, Alice.
