Comme la tradition le veut chez moi, j’ai décoré pour Noël, la fin de semaine du premier décembre. Cependant, cette année n’était pas comme les autres, la magie a changé. Ma mère n’a jamais apprécié cette fête, mais ça me convenait, j’ai toujours eu mon père pour mettre un peu de magie.
Cette année, j’ai ressorti les boîtes poussiéreuses étiquetées «Noël» en étant seule. En redécouvrant les mêmes bibelots de mon enfance. J’ai décoré le sapin en silence. En repensant à ces temps des fêtes qui étaient remplis de tant de joie avant que les conflits familiaux explosent… À quand je pouvais appeler mes cousins autrement que les enfants du frère de ma mère, ce qui ne paraît que des souvenirs lointains… À quand je voyais ma marraine et mon « grand-père » qui n’est maintenant rien de plus qu’un prénom dans ma vie… À quand je n’avais pas besoin de demander si j’allais pouvoir voir ma grande sœur, car cela était une évidence qu’elle viendrait se blottir et regarder la neige tomber. Mais, maintenant, elle a une responsabilité de maman.
Mais surtout, quand je pouvais être auprès de grand-maman dans ses bras réconfortants . Alors, j’ai continué à remplir le sapin comme elle en avait l’habitude, cela pour une troisième année. Pour qu’elle ait sa place, elle aussi, pour qu’elle ait sa façon d’être à mes côtés. Pour un Noël différent où je serais seule avec son collier, le dernier cadeau qu’elle m’a offert. Je fais vivre la magie qui reste basée sur des souvenirs où nous étions unis. Alors, voilà pour une dernière fois étant au secondaire, j’ai placé mon dernier ornement.
Jessy


