Première partie disponible ici :
Petit à petit, tout dans la maison se mit à trembler. Les vases, les meubles, le vieux plancher et même le gros miroir qui pendait au-dessus de la cheminée. Une odeur de putréfaction infesta le salon, ce qui me fit boucher mon nez. Nous entendîmes des hennissements de cheval qui semblaient en agonie au loin. Tout d'un coup, toutes les ampoules se cassèrent en même temps. Mon cœur commença à battre de plus en plus vite. Je regardai mon oncle et vis que des sueurs perlaient sur son front. Isabelle, de son côté, semblait tout sauf effrayée. Plutôt, elle trouvait cela amusant.
Dans le bazar qui se passait, deux yeux rouges subitement apparurent dans la glace. Tout le monde regarda en direction de la cheminée. C'était alors qu'un énorme étalon traversa le miroir, sabot par sabot. J'avais vu de mes propres yeux le cheval être en décomposition. À plusieurs endroits, on pouvait apercevoir les os de cet horrible monstre. Du sang noir comme l'abysse tombait sur le vieux plancher de bois et ces dents acérées pourraient broyer des os d'humain sans aucune difficulté. Des lambeaux de sa peau pendaient à plusieurs endroits et en regardant ces yeux immaculés de sang, je vous jurais que j'avais vu la mort m'arracher le cœur. Le spectre, n'ayant aucun but visible, marchait lentement, balançant son corps décrépit de gauche à droite. La peur ayant gagné le meilleur de moi, je me cachai derrière le rideau, ne laissant que mes yeux pour regarder la scène.
Soudainement, une voix féminine nonchalante rompit le silence pesant. J'entendis cette arrogante femme dire « Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous avez peur d'un cheval fantôme à moitié mort.» Les yeux de mon oncle devinrent ronds comme des oranges en regardant Isabelle avec un regard que je ne sus décrypter. Vite comme un éclair, Don Carlos tourna sa tête en direction de la belle Espagnole, craquant les os de son cou dans l'élan. De la fumée noire s'échappait de ses narines à chaque expiration, alors qu'une rage pure émanait de ses pupilles morbides. J'aperçus, caché derrière le rideau, l'être maléfique pousser un cri horrible et foncer droit vers la malheureuse femme. Celle-ci l'esquiva de justesse et se précipita vers la porte d'entrée, le souffle court. Elle essaya de l'ouvrir en vain, criant de désespoir, mais personne ne put l'entendre.
À suivre…
Camille