350 mots pour treize années de vie, ce n’est pas beaucoup.
350 mots pour te présenter, ce n’est pas beaucoup.
350 mots pour décrire à quel point je t’aime, ce n’est pas beaucoup.
Je sais que la vitesse à laquelle tu lis fera de ce texte une brève surprise.
Je sais que peu importe ce que je pourrais dire, jamais rien n’égalera ce que tu fais pour nous.
Il y a treize ans, sept mois, neuf jours et approximativement neuf heures au moment où tu lis ce texte pour la première fois, tu m’as fait le plus beau cadeau, tu m'as laissé ouvrir les yeux sur un monde extraordinaire. À peine ai-je ouvert les yeux, pris ma première respiration que tu étais là à me dorloter. À peine ai-je bougé mes doigts pour la première fois, tu tenais déjà ma main et jamais, depuis 13 ans, tu ne l’as lâchée.
Quand tu es fâchée, quelque part au fond de moi, je le suis aussi.
Quand tu pleures, une partie de moi pleure aussi.
Quand tu es joyeuse, je le suis aussi.
Le jour où tu partiras, une partie de moi partira avec toi.
Je pense que je ne t'ai jamais raconté ma plus grande peur. Sans doute parce que j'en ai trop peur. Non je n’ai pas peur, je suis terrorisée devant ce cauchemar. Je suis tétanisée à l’idée que cela puisse se produire un jour. Je suis hantée par la pensée qu’un jour tu partiras, que tu ne seras plus là.
Puisque je t’aime.
Je t’aime même si tu n’aimes pas le Kraft Dinner, les olives, le sirop d’érable, le miel et l’hiver. Je t’aime même si tu aimes bien la musique électro, la mer et le beurre d’arachides. Je t’aime même si tu es surprotectrice. Je t’aime même quand tu me chicanes parce que je me laisse tout le temps traîner. Je t’aime même si tu t'apprêtes à devenir grand-mère.
Je sais que c’est un peu "quétaine", mais j’ai l’impression que je ne le dis pas et ne l’exprime pas très souvent.
Bref…je t’aime Maman.
Jade Villecourt