L’amitié, la vie, c’est compliqué. Moi, je me l’imagine comme un chemin de fer et un train. Par exemple, plus l’amitié est longue, plus il y a de rails qui s'ajoutent. Plus il y a de rails, plus le train avance. Mais un jour, le train ne peut plus avancer en ligne droite, car il y a des rivières, des fleuves, des lacs, des océans, des villes ou des villages…il doit les contourner, en espérant que les rails soient assez solides pour ne pas briser sous son poids. Parce que des fois, le train est plus lourd qu’au quotidien et les rails, plus fragiles. Le train n’a qu’un seul but : profiter du long chemin, voir ce qu’il a à voir, faire ce qu'il a à faire avant d’arriver là où tous les trains, absolument tous les trains, finissent: la gare.
Mais pour en arriver là, il doit avoir des rails, quelque chose sur quoi rouler. Les amis, la famille, l’école, les passions, les défis, les efforts, les hontes, les dépressions, les rires, tout ça, ce sont des rails. Ils mettent tous des bouts de métal pour permettre au train d’avancer.
Et des fois, le train doit lui-même trouver un moyen de fabriquer ses propres rails. Parce que peut-être que quelqu'un va lâcher le travail. Un rail va se briser sous son poids. Des fois même deux, puis trois et quatre! Des personnes vont cesser d’aider le train. D’autres vont lui nuire, briser les rails déjà construits avec tant d'efforts. Mais tout cela va le faire grandir et il va faire grandir les autres trains avec lui. Ils vont se séparer pour se retrouver par la suite... Ou pas.
Jusqu’à la fameuse gare. Au début, ils en ont peur. Ensuite, ils sont curieux, ils veulent voir ce qui les attend au bout du chemin, mais sans toutefois vouloir arriver à destination. Puis, après, ils acceptent que tout voyage ait une fin et que cette fin peut être tout aussi belle que le voyage.
Jasmine Boulay