L’arrivée en secondaire 5 vient avec de grandes responsabilités. Depuis le début de notre secondaire, tout notre entourage nous répète que cette année-là, nous devrons faire un choix important pour notre avenir; notre choix par rapport au cégep. Pour la plupart, le questionnement se fait sur le choix du programme, mais pour moi ce questionnement est fait depuis longtemps.
L’année prochaine, je vais aller faire une technique en éducation spécialisée. Ce qui est difficile comme choix par rapport au cégep est l’endroit où je vais suivre ces cours. Ici, à Saint-Jérôme ou encore partir en Abitibi, à Rouyn-Noranda plus précisément. L'enjeu est de rester ici et de devoir affronter certaines réalités qui vont de moins en moins bien depuis plusieurs années en me laissant trois ans pour essayer de les régler une fois pour toute pour avoir l’impression d’avoir essayé. Cependant, j’ai l’impression d’être la seule qui fait des efforts pour maintenir des relations avec certains de mes proches. D’un autre côté, si je pars, vais-je avoir l’impression d’avoir échoué ou abandonné ? Est-ce que je dois prendre un pas de recul avant de réussir à régler certaines choses ?
En plus de tout ça, mes parents ont commencé leur guerre. Ils se sont séparés lorsque j’étais en maternelle, ils ont réussi à s’endurer quelques années, mais cette année, ils recommencent pire qu’avant ou du moins cette année, nous sommes plus impliqués qu’avant. Avec leur problème qui est devenu le mien et mon choix de cégep qui arrive à grand pas, j'ai le goût de vouloir partir le plus loin possible pas parce que je ne les aime pas, mais parce que j’ai besoin de me choisir moi. J’ai besoin de rester le plus loin possible de tout cela pour me protéger.
Pour une fois, j’ai envie de prendre mes propres décisions sans compter sur personne, sans me soucier de ce que les autres vont penser parce que je m'apprête à faire un choix TRÈS important pour mon avenir. Et ce choix-là, je dois le faire pour moi et me prioriser là-dedans. Ce n’est pas égoïste, c’est apprendre à me responsabiliser, c’est apprendre à me choisir, c’est apprendre à m’écouter, c’est apprendre à me respecter.
Aujourd’hui, je suis à une journée du choix officiel de ne plus pouvoir changer d’idée et je n’ai aucune idée où je m’en vais. Je ne sais pas quel choix va me permettre de survivre le mieux à ces prochaines années rochantes. J’ai compris qu’il n’y avait pas de solution miracle, mais des choses à travailler dans chacun de mes choix. Ce dilemme doit être pris sous l’angle de ce que je souhaite le plus travailler.
Sara-Maude