Pour certaines personnes, se prioriser, penser à elles-mêmes avant de penser aux autres, est inné et ça leur semble si facile. Sans manquer de respect ou faire preuve d’égocentrisme, elles peuvent seulement prendre soin de leur personne sans se négliger. Parfois, je rêve d’être comme elles, de réussir à penser plus à moi et me faire moins de soucis pour mes proches, mais j’ai beaucoup de difficulté. Souvent les gens vont me dire de penser à moi, de penser à ce que je veux, mais c’est difficile pour moi d’accomplir ça parce que je veux que tous les gens qui m’entourent soient bien et heureux avant tout. Cependant, en pensant autant aux autres, je m’attache très fort aux gens (même trop) et ça fait qu’ils deviennent une partie de ma vie. Comme ils sont si importants pour moi, je veux absolument qu’ils aient bien, ce qui crée une boucle sans fin.
Peut-être que certains comprendront ce sentiment de joie et de bonheur de voir ses proches, amis et familles, heureux, souriants, mais cette joie vient souvent avec un sentiment de crainte qui nous habite et on ne peut rien y faire.
Je sais que ce n'est pas sain comme manière de penser et j’ai de plus en plus de répercussions à ce propos, ce qui m’ouvre les yeux, mais je pense qu’il y a une raison à ce comportement. Ayant été blessée par des amis dans le passé, je pense que c’est ça qui nourrit cette manière de penser, je veux les protéger et surtout qu’ils se sentent aimés, appréciés et soutenus peu importe ce qui arrivera. Par contre, ce n’est pas la seule chose. J’ai aussi toujours cette peur de me retrouver seule. Même si tous les humains ont cette peur-là, chez moi, je pense que c’est plus fort. Toujours habitée par cette crainte de les perdre et de ne plus avoir ceux que j’aime le plus à mes côtés, je les priorise beaucoup comparativement à moi.
Je pense qu’en écrivant ce texte, c’est une manière pour moi de me montrer ma réalité et me forcer à voir ce qui ne va pas. Pour espérer changer ce comportement qui va me tuer à petit feu si je continue cette pente sur laquelle je suis. On doit penser à nous parce qu’il n’y a personne qui va le faire pour nous, c’est notre vie.
Emma