J’ai toujours vu mes amies avoir du plaisir et une grande complicité au côté de leur père. Chaque fois, j’avais des petits pincements aux cœurs constatant que la relation avec le mien était moins bonne que la leur. Je dirais même inexistante.
Depuis mes 10 ans j’ai été coupée de tout contact avec mon père. Ça a été mon choix de ne plus vouloir le voir parce que je ne me suis jamais sentie confortable et en sécurité à ses côtés. Je souhaitais pouvoir choisir si oui ou non je voulais le voir et ce, occasionnellement.
Au début, mon père m’appelait chaque semaine. Mais plus le temps passait, plus il oubliait. Et puis un jour, je n'ai plus eu de ses nouvelles. Il a cessé de m’appeler. Je n’avais que sa page FaceBook pour voir ce qu’il devenait. C’est clair que j’avais de la peine mais fort heureusement que la relation avec ma mère a toujours été bien et je ne manque de rien.
Je n’ai pas de contact avec mes deux sœurs, celles qui sont avec mon père. Je n'ai jamais connu la plus petite qui est rendue à 9 ans. L’autre, celle de 19 ans, a coupé tout contact avec moi. Je comprends aujourd’hui que c’est à cause de l’incompréhension de mon refus de les voir.
Il y a des jours où j’aimerais leur écrire ma version de cette histoire et m’excuser de ne pas avoir pensé à elles dans ma décision. Cette décision concernait mon père. En aucun cas je n’ai voulu nuire à la relation avec mes sœurs. D’un autre côté, je ne crois pas devoir justifier aucune de mes actions.
Je pense beaucoup à elles et j’aimerais avoir le courage de communiquer avec elles. Et quand je parle d’elles, je pense surtout à ma grande sœur puisque je n'ai jamais connu la plus jeune.
Mon père m’a dit que si je voulais lui parler, je devais lui écrire ou l’appeler. Que c’était à moi de faire les efforts afin d’entretenir la relation avec lui. Aujourd’hui avec le recul, j'ai compris qu’un enfant ne devrait jamais supplier un parent de garder un lien et encore moins d’en être responsable ! Si mon père avait réellement désiré avoir une relation avec moi, jamais il n’aurait cessé de m’appeler.
Je grandis. J’apprends.
Emy