J’ai déjà eu l’intention d'écrire exactement, mot pour mot, ce que je ressentais, la panoplie d’émotions qui me rongeaient de l’intérieur. Oups, c’est resté vide. Tu le connais, le fameux syndrome de la page blanche… Toutefois, là, c’était le syndrome de « ça va pas ». J’ai constaté que je n’aurais jamais été dans la possibilité de décrire aussi parfaitement ce qui se passait là, juste là, dans ma tête, dans mon coeur, dans tout ce qui me qualifie d’être humain. Je sais que tu l’as déjà ressenti… Je sais que tu comprends ce que je veux dire, voir même que tu l’as vécu, ou que tu le vis… C’est pour ça que je t’en parle, tu n’es pas seul.e, je ne suis pas la seule. Le problème étant qu’il serait utopique de croire qu’il est facile d’identifier ces personnes, car elles prétendent être heureuses alors qu’au fond, c’est le chaos. Retiens ça, c’est l’exemple qui démontre à quel point tu es un être fort.
Certaines personnes vont opter pour se créer des petites fenêtres sur leur corps. Peut-être y trouveront-elles ce qui est censé remplir ce vide…? Peut-être parviendront-elles à échapper à elles-mêmes ? Tu sais, un océan entier ne peut faire couler un bateau, sauf s’il parvient à intégrer l’intérieur... C’est pareil pour la négativité du monde, ce qui provoque cette page blanche d’émotions, de pensées. Elle ne parviendra jamais à te faire couler, si tu ne lui en laisses pas la possibilité. Ces lésions que tu te fais sont les trous qui font couler le bateau. Tout le monde te fera souffrir. C’est triste, mais c’est ça. Tu devras constamment passer par-dessus une multitude d’obstacles aussi futiles qu’ils soient… Juste le jugement des autres... Rappelle-toi, réfléchir c’est difficile, c’est pourquoi la plupart des gens jugent (je dois les crédits à Carl Gustav Jung pour cette phrase bien trop smart pour venir de moi!) Par contre, certaines souffrances en valent la peine… Non, décorer tes cuisses de moments tristes n’est pas une raison valable de souffrir... Il suffit de savoir ce qui, justement, en vaut la peine. Quoi de mieux que l’image d’un arc à flèche pour comprendre: une flèche ne peut être tirée qu’en la tirant vers l’arrière, n’est-ce pas ? (ça paraît-tu que j’ai des cours de physique ? Haha !) Comprends donc que quand la vie te tire en arrière, elle va simplement te lancer vers quelque chose de bon, voire mieux.
Moi, mon remède, ma flèche, mon échappatoire, c’était la course. Bah oui... Quand je parlais de souffrance qui en valait la peine, ça, ça en valait la peine. Mes vulnérabilités se cachaient dans l’endurance… Tu l’as aussi, elle s’exprime probablement différemment, mais elle est présente ! Pleure un bon coup, question que tes larmes nettoient de fond en comble ta vision de la vie. Comme le proverbe le dit, pour contempler un arc-en-ciel, il faut d’abord endurer la pluie. Fais de ta passion ton échappatoire. Je te parle de mon expérience... À l’âge de 12 ans, je me suis mise à courir… OK, ce n’était pas facile. Cinq minutes pis, comme je le dirais dans mon bon vieux jargon, j’en avais plein mon maudit casque. Toutefois, un jour, une personne ayant bien plus de sagesse que moi m’a dit: « Si courir est difficile, cours plus! Pis ma petite Laurie-Anne, cette leçon-là est applicable pour tout dans la vie. » Faut bien croire que j’ai appris, puisque dans la même année, je courais mon premier demi-marathon. J’en ai même fait un deuxième quelques mois plus tard! Crois-le ou non, j’avais beaucoup de choses à évacuer... C’était ma façon de faire, j’imagine. Remarque que cette année, un mois avant d’atteindre l’âge de mes 17 ans, je franchissais la ligne d’arrivée de mon premier marathon (pour ton information, c’est 42,2 longs kilomètres ça… Dis-moi pas que le 0.2 n’était pas nécessaire parce que crois-moi, c’est le 200 mètres le plus difficile de la course.) Imagine là à quel point je me sentais libérée, sereine, enfin. Je te dirais que j’ai été la leçon la plus difficile à apprendre. Je ne comprenais pas ce qui n’allait pas et je ne savais pas comment aller mieux. Cependant, une fois que j’ai compris que ma passion était ce qui me rendait la plus invincible, j’étais fière. J’avais afin appris. La morale de l’histoire: fais de toi une constante évolution et apprends. Ne ‘’t’autodétruis’’ surtout pas, fais de ta passion ton échappatoire.
Laurie-Anne Vidori