Qu’entendez-vous, que voyez-vous lorsque quelqu’un évoque le féminisme? À ce jour, certains ne voient plus la nécessité de se battre pour le droit des femmes. Au Canada et dans plusieurs autres pays dans le monde, nous avons pu obtenir des droits, une liberté, de la reconnaissance. Alors, que signifie vraiment être féministe?
Je pense aux femmes en Afghanistan, en Syrie, au Pakistan, en Inde, en Arabie Saoudite, en Somalie, en République Démocratique du Congo, au Nigéria, en Ukraine, en Iran, en Éthiopie et j’en passe tellement... Je pense à toutes les agressions sexuelles, les violences domestiques, les féminicides, le retrait de droits et de libertés que ces femmes subissent sous le seul prétexte qu’elles sont nées de sexe féminin, et ça me blesse profondément.
Même si la situation semble mieux se présenter dans d’autres pays, il reste tellement de chemin à faire, et l’équité est loin d’être gagnée partout.
Je ne crois pas qu’on devrait considérer avec banalité la charge mentale excessive des mères en général. Notre société ne cesse d’évoluer. Celles-ci travaillent, la plupart à temps plein, mais encaissent en grande partie les responsabilités de la famille et de la maison. Il y a tellement de stéréotypes et de préjugés qui courent encore, il serait temps de ne pas ridiculiser le féminisme. Des femmes se sont battues à travers les époques pour faire reconnaître leurs droits et ceux des générations à venir. Des femmes, aux États-Unis en 1970, ont lutté de toutes leurs forces pour légaliser l’avortement et le droit à la contraception, mais pourtant, en 2025, ces droits sont remis en question, même par certaines femmes.
Le sexisme et la discrimination existent toujours aujourd’hui, ils sont bien présents et continueront d’être présents si le sujet continue à être évité. Être féministe, c’est se battre pour un monde plus juste, c’est un appel à repenser le monde. Il soutient les luttes de toutes les femmes, sans distinction. C’est un mouvement de solidarité qui amplifie la voix de celles qui n’en ont plus. Comme le dirait Simone de Beauvoir : “On ne naît pas femme, on le devient.”
-Eliane Bondaz
