Quand j’étais au primaire, on me disait que je n’écoutais pas les explications de mes enseignants. J’étais souvent punie dans le corridor pour ça. Personne ne cherchait à comprendre, ils pensaient juste que je ne voulais pas faire d’efforts à l’école et que j’étais une cause perdue.
Arrivée au secondaire, ça continuait. Lorsque je lisais un livre et que j’étais très concentrée, je ne me rendais pas compte que je lisais dans le vide, car quand je reprenais mes esprits, je ne me souvenais plus de ce que j’avais lu.
Quelques années plus tard, deux de mes sœurs ont été diagnostiquées TDA. Elles prennent des médicaments censés les aider. Une sur deux, je ne remarque pas la différence lorsqu’elle prend sa dose. L’autre, elle ne la prend pas. Ça lui coupe l’appétit.
Moi, j’hésite à passer le test. Je sais que la médication va pouvoir m’aider si j’en ai besoin, mais étant donné qu’elle joue sur notre cerveau, j’ai peur de ne pas la prendre à la bonne fréquence ou de ses effets secondaires.
Ma grand-maman prenait plusieurs médicaments chaque jour. Elle me décrivait toutes les raisons pour lesquelles elle avait besoin de tel ou tel médicament. Moi aussi, je n’ai pas qu’un seul problème. Je souffre de reflux gastrique, j’ai besoin de beaucoup de sommeil, je fais de l’anxiété, etc. En ce moment, je ne prends aucun des médicaments censés m’aider et je ne suis pas encore morte, mais peut-être que ma vie serait meilleure si je les prenais. C’est ce que je me répète régulièrement...
Lauraly